jeudi, novembre 09, 2006

Pourquoi les français haïssent leur économie ?

Comme l'auteur de l'article ci-dessous, extrait des Echos, je vois mal de qui peut venir le sursaut.

En effet, les choses étant ce qu'elles sont, le sursaut viendrait très probablement d'un Président de la République, or je ne connais aucun des candidats potentiels alliant les deux qualités requises :

> capacité manoeuvrière

> vision stratégique intelligente ie libérale (les idéees des socialistes et des souverainistes nous enfoceraient encore plus)

Nicolas Sarkozy se rapprocherait le plus mais de très loin, il a encore beaucoup à prouver en matière de cohérence.

Bref, sursaut en 2012 ou 2017 ?

LE GRAND DIVORCE. POURQUOI LES FRANÇAIS HAÏSSENT LEUR ÉCONOMIE

Pourquoi les Français haïssent leur économie ? Michel Turin n'y va pas par quatre chemins pour nous répondre : les Français n'aiment pas leur entreprise, la Bourse, l'argent (des autres), parce que les syndicats parlent toujours du « grand soir », que les politiques n'aident pas vraiment, que des abus ont lieu dans la communauté financière, avec sa large part d'énarques, parce que les enseignants sont hostiles et/ou peu compétents, les journalistes pas mieux, les prêtres pareil, les intellectuels itou, les structures non capitalistes florissantes, Colbert toujours là, les jacobins au mieux de leur forme et que tout ceci entre dans une « reproduction simple » à la Marx version Bourdieu. Vient le temps où il faut payer le prix de cette sarabande et l'addition est salée : peu de croissance mais des déficits, peu de PME mais des fonctionnaires, peu de fonds de pension mais des fortunes qui vont à l'étranger. Le livre de Michel Turin, le responsable du service patrimoine des « Echos week-end », est clair, précis, documenté, courageux en attaquant certaines vedettes de notre temps en politique, finance ou économie. Il fourmille d'informations pour étayer le dossier de ce grand divorce. On comprend que l'analyse est à charge et on sera à 90 % d'accord.

Pourquoi ce pourcentage ? Réponse : pour en sortir ! Le lecteur se demande en effet comment tout ceci va évoluer : vers un plus grand divorce, au sein d'une Europe qui fonctionne à l'envers de cette logique, ou bien par un retour au foyer ?

Les bases du sursaut


On comprend que plus le temps passe, plus il sera dévasté, mais on ne voit pas les raisons du revirement. Volontairement, l'auteur ne parle pas des candidats à la présidentielle. Mais on imagine qu'ils ont dû se reconnaître en énarque(s), « politique(s) », gauchiste(s) ou antilibéraux de gauche ou de droite... La pente est plutôt mal inclinée : faudra-t-il une grande crise ? Mais laquelle, mais comment ? La tendance semble plutôt au « dernier village gallo-soviétique » selon l'auteur, et les ingrédients réunis pour compléter l'étrange localité. Si vient la crise, on imagine les années de réformation qu'il faudra mener, avec un chef à la hauteur. La question est donc celle des bases du sursaut : l'amour du pays, nous dit Michel Turin au dernier mot du livre, encore faudra-t-il avoir le courage de cet amour. Ne désespérons pas, car le système coopératif décrié n'est au fond pas si antimarché que cela, les jeunes plus concrets qu'on ne le pense, les enseignants souvent conscients de l'impasse dans laquelle ils sont. Et, avec ce livre, le thème de la rupture est (bien) lancé.

JEAN-PAUL BETBÈZE professeur à l'université Paris-Panthéon-Assas

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