jeudi, mai 03, 2007

Que c'est dur de s'appeler François

François Bayrou vient de déclarer qu'il ne votera pas Sarkozy. C'est aussi loin qu'il peut aller dans l'appel à voter Royal.

On comprend bien ce qui motive une telle déclaration : le dépeçage prévisible du PS après la défaite de Ségolène Royal. En effet, après le débat Sarkozy-Royal et si tard dans la campagne, notre béarnais sait pertinemment qu'il ne fera pas basculer le vote.

Il s'achète donc à pas cher un brevet d'opposant pour l'après. Mais c'est oublier un peu vite que le PS a des élus, un appareil, des militants et qu'il ne sera pas si facile de lui faire la peau.

Et comme ses élus ont rejoint l'UMP, François Bayrou risque de se retrouver seul, très seul.

Quant à l'autre François, premier secrétaire du PS, compagnon de Mme Royal, dont la parole n'engage en rien Mme Royal, candidate du PS, il est déjà très seul. J'ai de plus une forte envie de l'inscrire, par charité, à SOS Hommes Battus.

7 commentaires:

  1. Bonjour,

    Hors sujet mais tellement drôle : lu sur le prompteur de lefigaro.fr :

    "Il y aura des violences si Nicolas Sarkozy est élu ?" A une question de Jean-Michel Apathie, ce matin sur RTL, Ségolène Royal a répondu : "Je le pense". La candidate socialiste a de nouveau dénoncé "les mensonges" du candidat UMP, dont la candidature, selon elle, constitue "un risque".

    Parce qu'il y a un an, M. Sarkozy a prononcé les mots "Karcher" et "racailles". Vraissemblablement à tort.

    Au-delà de l'ironie, le cynisme : avouerait-elle que les gentils démocrates seraient de droite et les méchants intellectuels (ou pas) fascisants de gauche ? Ou est-ce un vieux relent post-soixante-huitard de "c'est la rue qui gouverne" (ce qui revient sensiblement au même) ? Il faudrait qu'elle en discute avec M. Bayrou et les partenaires sociaux ("Partenaires sociaux Présidents !").

    Je me souviens d'une excellente contribution que vous aviez posté concernant la majorité silencieuse, ce devait être au moment du TCE : elle n'a pas pris une ride.

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  2. En tout cas les partenaires sociaux risque fort de bloquer l'economie à court terme et provoquer l'immobilisme ...

    Je m'explique :
    1- revenir sur les regimes spéciaux (EDF, SNCF...) = GREVE massive
    2- s'attaquer à la fonction publique pour en reduire l'effectif = greve massive

    il ne manquerait plus que NS s'attaque à supprimer la prime "charbon" des cheminots ! non mais oh !

    coment traiter comme vous avez suggeré à une époque le "soudoiement " des groupes de pressions pour qu'il ne bloque pas la reforme (ça fait beaucoup de reforme à faire et ça demande du budget pour faire taire tant de monde ).

    Remarque: ça fait beaucoup de monde mais tout de même poins que la majorité "silencieuse" ...

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  3. Les silencieux s'expriment dans la urnes et deviennent une majorité, il est alors connu que les bruyants sont une minorité.

    Une technique très connue de lutte contre la diminution des effectifs publics : le ministre demande à tailler dans les effectifs, les hauts fonctionnaires font des propositions douloureuses (au lieu de tailler là où ça ne fait pas mal), évidemment l'opinion proteste. Résultat : le ministre recule.

    Quant aux grèves et aux blocages à prévoir, tout dépendra de la rapidité de Sarkozy : il a entre 3 et 6 mois pour faire le plus difficile, disons jusqu'en septembre 2007. Si il temporise, c'est foutu (ce qui ne l'empêche pas de discuter, mais avec un calendrier strict).

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  4. Mais enfin Frank, un fonctionnaire sur deux c'est énorme, cela fait nécessairement "mal", et aux usagers du service public avant tout ! Il s'agit bien, en priorité, vu les nombres, d'enseignants et secondairement de soignants. D'où le choix judicieux, par SR, du pb de la scolarité des handicapés pour tenter désespérément de secouer le cocotier. C'est bien là que ça fait mal, à l'idéologie compassionnelle de NS, en montrant à quel point le roi est nu. Cependant, comme dans le conte, le public répugne à regarder.

    Car il se passe quelque chose d'assez curieux : Ségolène Royal reçoit des soutiens de poids, suscite un engouement populaire croissant dans ses meetings, fait au moins jeu égal avec Sarko dans la joute télévisée... et ne progresse pas dans les sondages, au contraire : de 48% la première semaine, ils ne lui donnent plus ce vendredi que 46 %.

    La ferveur populaire semble démentir l'hypothèse que les appels au centre feraient perdre des voix de gauche. Il semblerait plutôt qu'il y ait un solide socle à gauche, qui peine à s'élargir. Elle ferait un peu peur, on choisirait la "sécurité" voire, malgré tout ce qu'elle a promis et ménagé dans ce domaine, l'ordre. Sa "France métissée" ferait nettement moins recette que le "ministère de l'immigration et de l'identité nationale" promis par le bonimenteur d'en face. Lequel, il faut le dire aussi, n'a pas lésiné sur la démagogie en matière de lutte contre les délocalisations et de protection de l'emploi en général. Il n'a pas hésité à prendre des accents protectionnistes contradictoires avec ses hymnes à la mondialisation. Beaucoup se laissent bercer par la musique en dépit des dissonances et du fait que, de toutes ses promesses, celle sur la réduction drastique du nombre des fonctionnaires risque fort d'être l'une des plus opiniâtrement mises en oeuvre, et de l'être au nom du respect du suffrage universel.

    Bref, si tout cela se confirme, il faudra que certains mangent encore un peu de pain noir avant de comprendre. Mais le pire n'est pas toujours, et toujours pas, sûr.

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  5. "un fonctionnaire sur deux c'est énorme, cela fait nécessairement "mal", et aux usagers du service public avant tout !" Non, comme se plaît à le rappeler, avec malice, Nicolas Sarkozy, cette politique suivie pendant 5 ans ramènerait les effectifs de la fonction publique à leur niveau à la fin du deuxième septennat de F. Mitterrand, je n'ai pas souvenir que la France fut sous-administrée.

    De toute manière, les rapports, vulgarisés par J. Marseille, de la Cour des Comptes, qui n'est pas peuplée de thatcheriens forcenés, évaluent les gaspillage public à 20 % du budget, soit nettement plus qu'un départ à la retraite sur deux.

    Enfin, d'autres pays l'ont fait pour leur plus grand profit, nous ne sommes pas plus cons que les autres.

    "La ferveur populaire semble démentir l'hypothèse que les appels au centre feraient perdre des voix de gauche. "

    Ferveur populaire ? En êtes vous si sûr ? La ferveur mesurée par les urnes serait plutôt à 53 % à droite (à moins que le fait de voter Sarkozy exclut du peuple).

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  6. Le discours de F. Delpla ne peut être que provocation; est-ce un problème de faire en France ce qui marche ailleurs et quid du fait que ça ne plaise pas à des syndicats sous représentés et jusqu'auboutistes? Les urnes sont les urnes point barre et NS a effectivement moins de 6 mois pour faire passer le plus dur dont on le remerciera pour longtemps. Pour une fois qu'on a un (presque) président "burné", aidons le... Quoi de plus logique que de revenir sur les acquis d'un autre siècle.

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  7. "Le discours de F. Delpla ne peut être que provocation."

    A gauche, faute d'idées, on verse dans l'hystérie.

    Comme je l'ai déjà dit, une bonne cure d'opposition sera salutaire. Le PS a déjà subir plusieurs cures d'opposition sans guérir de son crypto-marxisme, mais là, on est au bout des artifices et des faux-fuyants.

    Des meneurs socialistes, bien sûr anonymes, disent, bien sûr en "off", que le PS s'est trop vite remis de sa raclée de 2002 et que, en conséquence, il n'a pas fait le nécessaire travail de remise en cause de ses vieilles lunes.

    Si les législatives donnent une majorité au nouveau président, les socialistes auront de quoi réfléchir.

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