jeudi, novembre 15, 2007

Gesticulation sans réformes, grèves sans revendications

Le spectacle auquel nous assistons en ce moment affligeant.

D'un coté, un gouvernement qui joue les fiers-à-bras sur un détail, les régimes spéciaux de retraite.

Certes, dans un souci d'équité, il faut régler ce problème ; encore qu'on soupçonne qu'après cette pseudo-réforme, les régimes de retraite des privilégiés seront toujours aussi spéciaux, simplement sur des points moins visibles que la durée de cotisation.

Je vous fiche mon billet que, dans les faits, les conducteurs de trains partiront à la retraite au même âge et avec la même pension qu'actuellement. Seul le calcul sera différent.

Le gouvernement nous sort le grand jeu pour un point qui n'en vaut pas la peine.

De vraies réformes auraient été le passage à la retraite par capitalisation ou la diminution des effectifs publics d'un tiers (voir Croissance, dettes, retraites).

Or, l'expérience de la douzaine de pays ayant fait des réformes de ce genre, qui se portent fort bien (ce qui montre au passage que ces idées n'ont rien d'extrême contrairement à ce que répètent à l'envi nos conservateurs) est sans ambiguité : les réformateurs authentiques se battent sur l'essentiel.

Sarkozy est un Chirac sans la tête de veau, et sans Bernadette.

De l'autre coté, les syndicats ne sont pas mieux. Que revendiquent-ils ? Que rien ne bouge, bien piètres revendications. Et avec quels effectifs ? Au grand maximum, au comble de l'optimisme, 8 % des salariés. Bien maigres troupes.

Dans ce théâtre d'ombres, l'immaturité économique des protagonistes saute au yeux de l'honnête citoyen et ne peut que le navrer.

En attendant, continuons à payer à fonds perdus impôts, taxes et charges sociales ...

6 commentaires:

  1. Ce qui se passe en se moment n'est pas si inutile que cela. Sarkozy vient de contraindre la CGT à la capitulation, comme l'explique Aphatie:

    http://blogs.rtl.fr/aphatie/

    Cette déculottée de la CGT est peut-être symbolique en ce qu'elle ne concerne que les régimes spéciaux, que leur réforme sera compensée par des contre-mesures, etc.

    Mais il se trouve que le symbole est extrêmement important ici. Obliger Thibault à baisser son pantalon après une seule journée de grève, c'est mettre fin au mythe du "pouvoir de la rue".

    C'est claquer le beignet à l'arrogance de ces nervis syndicaux qui, il y a quelques jours encore, narguaient le président de la République lui-même en lui affirmant qu'ils avaient toujours fait reculer tous les gouvernements.

    Manque de bol: c'est fini, et tous les Français le voient. Tous les Français voient que les syndicats ne sont qu'un tigre de papier qui défendent les intérêts égoïstes d'une petite partie de la population.

    A Sarkozy d'exploiter intelligement cette victoire.

    Un président français ne peut pas se contenter de bouquiner le manuel "Le libéralisme pour les nuls" et d'appliquer les recettes qui sont dedans. On ne s'assoit pas sur deux siècles d'anti-libéralisme comme cela.

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  2. Je ne comprends pas la politique du gouvernement : il ne fait pour l'instant que des réformettes, il n'arrive même pas à tenir les l'objectif qu'il s'était lui-même fixé de non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite.

    C'est, comme vous le dites vous-même, de l'ordre du symbolique.

    Les symboles, c'est bien quand ça débouche sur du concret, sinon, c'est du baratin.

    Et, pour l'instant, le concret, on l'attend.

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  3. A force de faire croire à la "base", (que l'on devrait appeler "la lie" en ce moment)que l'on pouvait inverser le résultat des urnes en descendant dans la rue, les syndicats irresponsables se sont brûlés les ailes.
    Les pompiers pyromanes Thibaut et cie veulent à présent sortir la tête haute de ce conflit, eux qui interpellaient les ministres le menton en avant, voudraient qu'on les recoivent par la petite porte du ministère à présent.
    Nos ministres énarques doivent savoir que tout à un prix et qu'il ne faut plus rien lâcher à ces QI de pétoncles qui prendraient bien leur retraite à 30 ans si on les y autorisait.
    J'ai bien peur effectivement que le gouvernement sauve l'honneur sur le principe de la durée de cotisation, mais donne en échange encore plus qu'avant.
    Laissons donc ces petites têtes s'enfoncer avec leurs rêves et leurs fantasmes, s'ils continuent à faire la grève la semaine prochaine, je prends le pari que c'est leurs bobonnes qui vont les renvoyer au boulot, le roulot de patisserie à la main, car tous ces bons à rien de Sud Rail, s'ils fanfaronnent le petit jaune dans une main et les boules et le cochonnet dans l'autre, sont rarement des caïds à la maison!

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  4. Pardon, ne nous marchons pas sur les roulEAUx...

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  5. Se focaliser sur les cheminots c'est oublier tous les autres : mineurs, marins, militaires, parlementaires, sénateurs etc ... qui conservent leurs privilèges.

    La politique de NS est incohérente sauf dans sa composante clientéliste.

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  6. @Marchenoir,

    J'ai pas bien compris où, quand et comment la CGT avait capitulé.

    Vous pourriez pas m'expliquer?

    Parce que d'où je suis, je vois surtout que la grève continue et qu'on espère tous qu'elle se termine rapidement.

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