mercredi, novembre 14, 2007

Où est le fameux «choc de confiance» ?

On nous a tympanisé, depuis l'élection présidentielle, avec le «choc de confiance» qui aurait du, qui devrait, relancer l'économie française.

C'est un exemple de mon principal reproche au gouvernement en matière économique : ne pas avoir des idées nettes et justes.

Non seulement, la confiance ne se décrète pas, mais la confiance, au sens où l'entendent les économistes qui considèrent que c'est un élément fondamental de la prospérité d'un pays, est une manière d'être profondément ancrée dans un pays, pas le résultat de deux ou trois tours de passe-passe fiscaux.

La confiance, en ce sens, a pour condition première une stabilité fiscale, juridique et institutionnelle qui permette de se projeter dans l'avenir sans crainte de changements perpétuels, ni de l'arbitraire administratif. Et cette stabilité a elle-même pour condition des lois et une fiscalité simples et cohérentes, c'est-à-dire robustes à l'évolution des circonstances.

Ce que je viens de décrire là est exactement le contraire de ce que font les gouvernements français, gouvernement Sarkozy compris, depuis des décennies : ils empilent des lois de circonstance, générant une règlementation et une fiscalité si touffues et contradictoires qu'il est probable qu'il n'y a pas un Français, et surtout pas un employeur, qui ne soit en infraction sur un point ou sur un autre.

L'insécurité juridique est une forme d'oppression, de contrôle de la société par l'administration. Dans le maquis règlementaire, il y a toujours une loi ou un règlement qui permet à un fonctionnaire mal luné d'emmerder un citoyen contribuable. (1)

Si le gouvernement Sarkozy avait vraiment voulu provoquer un «un choc de confiance», il aurait abrogé les lois de circonstances et diminué le domaine d'intervention des administrations.

Car c'est l'Etat et l'administration qui créent l'insécurité juridique et fiscale.

La sécurité juridique ne fait pas à elle seule la confiance, mais elle en est une condition. Nous voilà bien loin de deux ou trois cadeaux fiscaux.

Mais que voulez-vous faire avec un gouvernement qui n'a que des idées tordues ?

(1) : j'en ai l'expérience dans l'aviation générale : tous les quatre matins, il sort un nouveau règlement, une nouvelle circulaire, une modification d'un règlement précédent, sans grande utilité, mais, au fond, c'est le froissement du fouet sur les épaules du cheval, ce n'est pas pour faire mal, c'est juste pour rappeler qui est le maitre, et ne pas laisser les gens se faire une illusion de liberté.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire