vendredi, février 01, 2008

La gifle

Un professeur gifle un élève qui le traite de «connard». Le père du dit élève, gendarme, vient en uniforme réclamer des explications et porte plainte. L'enseignant passe 24 h en garde à vue.

Si toute l'absurdité et l'incongruité de cette nouvelle ne vous sautent pas aux yeux, passez votre chemin ou consultez les deux liens suivants :

La gifle


Classe tous risques : «L'étonnant est déjà qu'aujourd'hui, une telle péripétie entraîne un tel émoi et que le professeur, avant une heureuse réaction collective, ait d'abord été accablé. Force est de constater la perversion d'une modernité qui se croit obligée de placer sur le même plan l'enseignant et l'enseigné, le maître et l'élève.»

Pour ma part, je fais juste une remarque : mes parents ne sont pas gendarmes, mais il ne leur serait pas venu à l'idée de me soutenir contre un professeur que j'aurais traité de «connard».

Bien entendu, je trouve particulièrement choquant que le gendarme se présente en uniforme.

10 commentaires:

  1. Bonsoir Franck,
    Il est plaisant de vous savoir à nouveau en ligne. Comme vous l'avez écrit chez JLC, effectivement, satisfaction des fans de cette réouverture.
    En outre, je suis très curieux de connaître plus précisément les raisons de cet arrêt qui, avez vous dit, ressemble à de la censure.
    Merci pour votre tenacité à tenir ce blog.
    Cordialement

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  2. Envoyez moi un message à fboizardchezusa.net (chez à remplacer par @ , pour éviter les spams) et je vous raconterai les raisons de mon silence momentané.

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  3. Je suis également très content de te retrouver en ligne!

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  4. Ah, enfin !
    "... et donnez-nous notre lime quotidienne ..." qu'on se disait chaque soir avant d'aller se coucher (enfin, certains).

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  5. bien heureux de vous retrouver à nouveau parmi nous.
    Au plaisir de vous lire

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  6. Ah! tout de même c'était rageant de tomber sur cette page "vous n'êtes pas invité" alors que je vous lis tous les jours depuis 2 ans..
    Même si je ne dis jamais rien..
    J'ai une copine pédopsychiatre qui m'a écris ceci à propos de cette histoire : " ce refoulement généralisé de
    la violence, de cette violence qui fait partie de notre vie et de
    notre humanité: la violence de l'acte d'accoucher, la violence qu'il y
    a dans l'acte d'éduquer (d'essayer!), la violence que l'on doit se
    faire à soi-même quand on veut réaliser quelque chose d'un peu
    consistant, la violence de l'acte médical, qui engage la vie et la
    santé d'autrui....
    Alors tout ce refoulement, ça nous pète à la gueule.Tu me parles de la
    pedopsy?Oui, tu verrais le soulagement de certais parents qui avouent
    que quelque fois leur gamin s'en prend une, et la réponse que je leur
    fait...Et combien je trouve plus violentes ,et plus inquiétantes, des
    demandes de psychotropes, finalement destinées à escamoter une
    certaine violence mais à quel prix?"

    Au fait, si ça vous intéresse, Yvan Rioufol a ouvert son blog, accessible par la page d'accueil du Figaro

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  7. Dans cette histoire, j'ai été surtout étonné de l'attitude du procureur de la république. Devant les caméras de télévision, il pavoisait !!! Y-avait pas de quoi ....

    PS : je suis bien d'accord jamais mes parents n'auraient porté plainte pour cela. Si j'avais traité un prof de connard, mon père m'en aurait foutu une deuxième !

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  8. Ben moi, je fais partie de la génération qui recevait des baffes - et parfois un pied au cul - quand elle allait trop loin.
    Personne n' en est mort et, surtout, personne n' allait le chanter sur les toits familiaux. Sinon rebelote.
    J' espère que la note de gueule (qui rentre dans toute évaluation des militaires) du gendarme va en prendre un bon coup. Y a-t-il eu quelqu' un pour le traiter de connard ?

    Erick

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  9. Grand plaisir de te retrouver cher FB.
    Pour cette histoire de gifle, ce que l'histoire ne dit pas c'est que si il n'y a pas de gifle, ou de plainte des parents, le gamin n'est que très peu sanctionné (du genre 2/3 heures de colle, il a fallu une intervention du ministre pour que finalement le gamin soit davantage santionné (deux jours d'exclusion je crois)).
    Donc voilà le message : une telle insulte est quasiment étoufée au sein d'un bahut (les principaux ou proviseurs ne veulent pas d'histoires), en fait qu'un gamin dise "connard" à un prof, c'est pas bien grave.
    Rapellons qu'à ne pas sanctionner la "petite" incartade, on incite à une plus grosse, puis une plus grosse, etc.

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  10. A goûter sans modération...

    Ajoutons un outil à notre râtelier de pédagogue

    Aujourd'hui : la torgnole. Aussi nommée taloche, targette, tarte, soufflet, baffe, claque, mornifle, etc.

    Connue depuis l'antiquité, et même avant, la torgnole a su traverser les âges, et conserver son caractère rustique et sa concision exemplaire.
    La torgnole, un geste simple, pétri de tradition, véritable éloge du travail manuel et persistance d'un artisanat d'antan qui a formé bien des tempéraments et déformé bien des visages.
    Il est temps de remettre ce geste à la place qu'il mérite : la joue de nos élèves.

    Des études récentes ont démontré que la simple torgnole équivalait à une heure d'exposé pointu, huit pages d'argumentaire détaillé, deux encyclopédies complètes traitant de psychopédagogie et les œuvres complètes de Françoise Dolto.
    Édifiant non ?

    Mais comme vous le savez déjà, nos jeunes enseignants, encore malhabiles, rejetant la pédagogie d'autrefois, semblent réticents à son usage. Aussi, par quelques rappels simples, je vais tenter de leur donner le goût de la chose, et par définition étant un spécialiste de la leçon, de leur en donner une bonne.

    Premièrement, il est hors de question de pratiquer cet acte sans un mobile.
    Nos jeunes enseignants sont bien souvent désemparés car quelle est cette frontière vague qui sépare l'échange bon enfant de l'agression verbale caractérisée ? de l'insulte grossière, vulgaire, outrancière, humiliante, dégradante, avilissante, qui vous coûtera cinq ans de psychothérapie, la perte de votre honneur, de votre logement, de votre famille, de vos droits civiques, et j'en passe ?

    Illustrons par l'exemple ce pertinent questionnement et imaginons la situation suivante:
    Soit un élève x s'adressant à un enseignant y de la façon suivante :
    - Monsieur, vous êtes un gros connard.
    Voilà, ça c'est un mobile. Ça n'apparaît pas à première vue mais c'est bel et bien un mobile.
    Toutefois, vous avez pu mal comprendre, et il est toujours bon de se le faire confirmer comme ceci :
    - Tu veux bien répéter ce que tu as dit, s'il te plaît ?
    - Monsieur, vous êtes un gros connard.

    Voilà.
    Les derniers doutes sont levés et il apparaît clairement que l'élève a une piètre opinion de vous et qu'il ne se cache pas d'un certain dédain.
    Évidemment vous êtes un peu vexé, car au fond de vous subsiste un vieux fond de susceptibilité, certainement dû à une maltraitance enfantine qui vous a vu pendu par les pieds dans le garage familial pendant des jours par un père cocaïnomane. Ceci a certainement subtilement affecté votre personnalité, expliquant cette sensiblerie exagérée et cette tendance au caprice, mais ressaisissez-vous, ne vous décontenancez pas, faites face, car vous êtes quelqu'un de bien, n'en déplaise à votre père.

    Mais comment expliquer à ce galopin que vous êtes en total désaccord, que vous n'êtes pas le personnage qu'il imagine mais une âme sensible, quelqu'un d'attachant, qui aime le macramé, la crème Mont-blanc, que vous avez un poisson rouge, que vous allez voir votre grand-mère pour tous ses anniversaires le 29 février, que vous relevez toujours la lunette avant, et tout ça en un dixième de seconde ?
    Impossible dites-vous ?
    Et pourtant la solution est là, sous vos yeux : votre main.
    Magique non ?

    Mais pas d'empressement, un petit échauffement préalable s'impose pour éviter tout accident.
    Commencez un léger sautillement en basculant d'un pied à l'autre, comme si vous sautiez à la corde, relâchez bien les épaules et basculez la tête de gauche à droite pour une détente complète des cervicales.
    Les élèves vous regardent amusés, et lancent quelques quolibets et autres fournitures de bureau, mais restez concentré, et après quelques minutes cessez le sautillement.

    Placez vous face à l'auteur de cette regrettable erreur de jugement, et allongez le bras le long du corps.
    Pivotez les épaules autour du bassin, celui-ci restant fixe. Décollez votre bras et levez le vers l'arrière, mais pas trop, coude légèrement plié.
    Bloquez sur cette position, respirez profondément.
    Et là, d'un coup, pivotez l'ensemble épaules/bras le plus rapidement possible dans l'autre sens, le bras tendu, la main en position d'offrande, et appliquez celle-ci exactement entre la pommette et le bas du menton.
    À fond.
    Allez-y, lâchez-vous.
    Voilà.
    C'est un geste simple, donc vous avez toutes les chances de le réussir du premier coup.

    Normalement, si le geste est réussi, l'élève ne devrait plus être devant vous, mais légèrement décalé latéralement, de quelques centimètres à quelques mètres, selon son poids.
    La mesure exacte du déplacement, à l'aide d'un simple décamètre, pondérée par le poids, donnera une évaluation précise du geste.
    Pour ce qui est de la couleur de la joue de l'élève, élément essentiel permettant la validation définitive, je mettrai à votre disposition sur Internet un nuancier à télécharger.
    Nota : si l'élève, au moment de la torgnole, se trouve à proximité d'un mur, peut se produire un effet de rebond : attention ! Le rebond ne compte pas.
    Ce serait trop facile.

    Nous verrons prochainement comment contourner les problèmes posés par les lunettes, les bagues et les conséquences administratives et judiciaires.

    Deux remarques pour finir :
    Pour une meilleure efficacité, le visage de l'élève doit se situer au niveau de votre épaule soit un élève inférieur à vous de vingt centimètres environ.
    N'hésitez pas éventuellement à prendre une marge, soit au total trente centimètres de moins que vous.
    Des séquelles neurologiques sont toujours possibles, donc réservez ce geste à des élèves pour lesquels ça ne changera pas grand chose.

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