jeudi, février 28, 2008

Liechtenstein : « C'est la faute aux impôts »

Je n'ai pas grand'chose à ajouter à l'article du Times ci-dessous, repris par les Echos.

Certes, la fraude fiscale est malhonnête et condamnable comme telle.

Mais un Etat, dispendieux, clientéliste, infantilisant et spoliateur se déconsidère, se délégitime et brouille les frontières entre l'honnête et le malhonnête.

Par exemple, il est légal, mais est-il vraiment honnête que l'Etat ait dépensé 34 milliards d'€ dans des «plans banlieue» à l'inefficacité, au clientélisme et au magouillage patents ?

Chaque € de ces plans aurait été plus légitimement utilisé par les contribuables auxquels il a été pris.

Les impôts, comme l'Etat, sont un mal nécessaire. Ils devraient donc être réduits au minimum et décidés avec d'infinies précautions, votés les mains tremblantes.

Bien au contraire, ils prolifèrent et chaque ministre, chaque conseiller du ministre, chaque sous-chef de sous bureau premier escalier à droite en entrant puis au fond du couloir à gauche, chaque député de l'Yonne septentrional invente des taxes et des impôts nouveaux avec autant de désinvolture qu'il pisse le matin.

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« C'est la faute à Voltaire », disait Gavroche dans « Les Misérables ». La faute aux impôts, dit aujourd'hui le « Times » pour prendre la défense du Liechtenstein et de sa banque LGT, au centre d'une enquête sur l'évasion fiscale. Son titre ne laisse planer aucun doute sur sa pensée : « L'irrésistible marche en avant de la machine à impôts. » Le Royaume-Uni, rappelle le quotidien britannique « Times », avait inventé l'impôt sur le revenu pour payer les guerres contre Napoléon. Deux siècles après, le gouvernement a toujours besoin d'argent pour financer les guerres, le pain et les jeux Olympiques. « La soif inextinguible du gouvernement pour une part plus grande du gâteau national est en train de devenir un problème. » Pour appuyer son propos, le journal cite quelques statistiques. En 2007, l'impôt payé par les plus grosses entreprises britanniques a augmenté de 18 % alors que leur bénéfice n'a progressé que de 8 %, la croissance de 3 % et les prix à la consommation de 2,75 %. « Un tel fardeau fiscal est insupportable et ne peut conduire qu'à une fuite plus importante d'entreprises » vers l'Irlande, les Pays-Bas ou le Luxembourg.

Le vrai problème, selon le journal, est le combat entre coopération et compétition fiscales. Or c'est la concurrence fiscale qui permet de maintenir des impôts faibles. « Quoi que l'on puisse penser des riches du Liechtenstein, des entreprises en Irlande ou de la jet-set de Monaco, les ministres des Finances qui veulent dépenser plus s'inquiètent toujours de l'existence de paradis fiscaux. » Sans l'existence d'une compétition, l'Europe « serait un enfer fiscal, une terre de désinvestissement et de chômage gouvernée par des Etats parasites financés par des classes moyennes lourdement assujettis à l'impôt et de moins en moins nombreuses ». En conclusion, le « Times » met en cause la Commission européenne qui risque de demander une plus grande coopération afin d'élargir l'assiette fiscale en Europe et éviter ainsi une baisse des recettes budgétaires en raison du ralentissement économique. « C'est la voie à la stagnation économique et il faudra un ministre courageux des Finances pour s'y opposer. »

5 commentaires:

  1. "Par exemple, il est légal, mais est-il vraiment honnête que l'Etat ait dépensé 34 milliards d'€ dans des «plans banlieue» à l'inefficacité, au clientélisme et au magouillage patents ?"

    Pas plus malhonnête que la même somme versée en subventions aux "entrepreneurs" (sans compter celles ajoutées par les collectivités locales et perdues à chaque délocalisation ou faillite, quelques dizaines de milliards d'euros tous les ans).

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  2. De mémoire Clémenceau disait - c'était je crois contre Caillaux qui proposait l'impôt sur le revenu -
    " la France est un pays fertile, on y plante des fonctionnaires et il pousse des impôts ".

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  3. «Pas plus malhonnête que la même somme versée en subventions aux "entrepreneurs" (sans compter celles ajoutées par les collectivités locales et perdues à chaque délocalisation ou faillite, quelques dizaines de milliards d'euros tous les ans).»

    Je suis entièrement d'accord avec vous sur ce point : les entrepreneurs français sont des libéraux à géométrie variable, seulement quand ça les arrange.

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  4. Pourquoi les paradis fiscaux?
    De nombreuses raisons. Entre autres. Les grandes entreprises, les banques, en ont besoin pour échapper aux contraintes asphyxiantes que les gouvernements imposent aux activités du commun des mortels. Or les gouvernements - les hommes politiques - ont besoin des grandes entreprises pour la production qui satisfait leurs électeurs ; ils ont besoin des banques pour la création de monnaie nécessaire au financement des énormes déficits induits par les programmes sociaux avec lesquels ils achètent leurs électeurs.
    Sur le procédé employé par les Allemands, Angela Merkel vient de l'Allemagne de l'Est, terre de la Stasi. Si on a dans l'oreille le ton de jubilation bienséante de certains journalistes anonçant cette nouvelle, on peut imaginer ce que cela a pu être en Allemagne vers 1936 quand on ajoutait qu'il s'agissait de Juifs. Chouette comme amalgames! Non?

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  5. j'avais lu cette histoire de 34 milliards d'euros sur impots-utiles.com je crois, ou peut etre contribuables.org , je ne sais plus trop...enfin bref peu importe, mais toujours est il que l'etat taxe suffisamment et que peut etre il serait temps qu'il se contente de l'argent qui rentre ds les caisses en essayant de le gerer au maximum au lieu d'augmenter les taxes au moindre problemes et de continuer a dilapider l'argent du contribuable de tous les cotés...

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