jeudi, juin 05, 2008

Le droit n'est pas vierge

Maintenant que la chose est passée d'actualité, je peux y revenir sereinement : un mariage a été annulé parce que l'épouse avait menti sur sa virginité.

J'ai consulté plusieurs blogs de juristes, ils sont unanimes pour dire que cette décision est juridiquement justifiée. Soit.

Il me semble que le fond du problème est le suivant : le droit, par nature, énonce des principes. Ces principes prennent corps par l'application à des cas particuliers lors du jugement (1).

Bien sûr, dans ce passage du principe au jugement, il y a toujours des éléments culturels. Par exemple, le caractère passionnel d'un crime est plutôt une circonstance atténuante en France et aggravante aux USA.

Or, il se trouve que nous avons depuis quelques décennies en France une forte part de population culturellement étrangère, musulmane en un mot, et dont la volonté de s'intégrer et se conformer à nos usages est pour le moins douteuse (2).

Que la proportion de cette population ait dépassé un seuil de tolérance au-delà duquel l'intégration est rendue plus difficile et les usages sont modifiés ne fait pour moi aucun doute. Mais le dire et l'écrire est tabou, la simple existence de ce tabou est d'ailleurs en soi une preuve de modification des usages.

Pour en revenir à ce mariage annulé, que ceux qui en sont choqués aillent jusqu'au bout de leur raisonnement : ce qui leur pose problème, c'est la présence en France de gens qui ne renoncent par à leur culture (voire la revendiquent), même quand elle est choquante à nos yeux.

(1) : la tendance du législateur à non plus énoncer des principes mais à faire autant de lois qu'il y a de cas particuliers est non seulement contraire à l'esprit de notre droit mais, bien évidemment, vouée à l'échec.

(2) : qui a entendu quelques «jeunes» expliquer ce qu'ils pensent de la France auront compris.

10 commentaires:

  1. Cher Franck, je me permets un parallèle avec l'histoire du second porte-avion : quand un pays n'a plus de ligne directrice, de desseins, que lui reste-t-il?
    Je pense que tout se tient malheureusement! Notre pays est en panne : en panne d'idées, en panne de solutions ; en panne surtout de projets cohérents! Il ne parvient visiblement plus à se projeter dans l'avenir...
    cela fait un peu "chute de l'empire romain", je trouve... pas vous?

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  2. Pas le temps de compulser les blogs de juristes mais j'ai cru comprendre que certes la loi permettait cette interprétation, mais n'avait jamais été appliquée ainsi et que donc il fallait que le parquet fît appel pour éviter une folle jusrisprudence. Dati, un peu lente, ayant dû être aidée pour le comprendre.

    D'autre part je n'ai pas l'impression que les juges qui ont fait droit à la plainte aient été des laxistes tremblant devant les hordes déferlant d'Afrique, mais plutôt quelque chose comme le contraire. De vieux nostalgiques de la sacralisation de l'hymen comme ma génération soixante-huitarde en a connu des troupeaux parmi les bons chrétiens qui l'avaient précédée.

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  3. La politique d'intégration est un échec patent reposant sur l'impéritie additive de plusieurs gouvernements (tout bord confondus) l'actuel n'y changera rien...
    Je ne peux pas en vouloir à "ces jeunes" de ne pas vouloir s'intégrer quand on voit l'ambition actuelle (voir passée) de notre nation. Qu'ils aient compris qu'une économie de la délinquance est plus porteuse d'enrichissement personnel (voir d'accomplissement) pour eux que trimer comme un bleu blanc rouge "de souche" (quoi ce terme m'amuse) est la preuve d'une certaine intelligence (mais à faire des actes répréhensibles, dans une grille de valeur, qui n'est pas/plus la leur). Qu'est ce qu'une bande rivale pour un gang sinon un concurrent direct sur son marché, et là point de régulation par l'état. La pure loi de l'offre et de la demande. L'intégration dévie dès que les parents nient ou vilipendent le système de valeur du pays qui les accueillent (où ils s'installent), or si notre pays ne reposait pas sur une politique de l'assistanat à l'extrême cette intégration ne serait pas/plus défaillante.

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  4. D'après ce que je comprends de l'aspect juridique de la chose, si les époux sont d'accord sur la tromperie à propos de la «qualité essentielle» justifiant la demande d'annulation du mariage, il n'y a guère de possibilité de refuser sauf à arguer que la «qualité essentielle» invoquée est futile.

    S'agissant d'intégration et d'immigration, vous connaissez ma position :

    > il y a effectivement trop d'immigrés en France pour ne pas changer notre mode de vie dans un sens qui me déplait. Je peux être aussi libéral que vous voulez en matière de mœurs, je suis tout de même choqué par le nombre de femmes voilées des pieds à la tête que je croise.

    Je pense qu'il y ce qu'on peut appeler faute de mieux un seuil de tolérance, mais que celui-ci est impossible à définir administrativement.

    > les mesures policières sont inefficaces, même si il est bien de ne pas renoncer à faire appliquer la loi.

    > d'expérience, on sait que le travail est le seul vrai moteur d'intégration (l'école peut l'être aussi mais à condition d'être exigeante, ce qu'elle n'est plus, et d'être soutenue par les parents, c'est-à-dire que ceux-ci aient envie de s'intégrer, ou au moins leurs enfants).

    Il n'est pas facile d'être immigré, c'est dur d'abandonner sa culture d'origine, il y faut la pression de la nécessité.

    Donc, à long terme, ce n'est pas rendre service aux immigrés (et à la France) que de leur permettre de s'établir en France sans travailler (j'entendais un travailleur social -peu suspect de sarkozysme compulsif- expliquer, que c'est une pratique répandue qu'un polygame touche beaucoup en allocations familiales et en plus récolte les allocations «parents isolé» de ses épouses non déclarées, tout en laissant ses nombreux enfants à eux-mêmes.)

    Mais c'est vrai : c'est difficile d'aimer un pays qui ne s'aime pas.

    Fidèle à mes convictions libérales, je serais donc assez laxiste sur la politique d'immigration mais je supprimerais les systèmes collectivistes qui agissent comme une pompe aspirante à immigrés oisifs.

    Si vous passez par New-York, il y a une visite intéressante dans le tour de bateau pour la statue de la liberté, c'est le musée de l'immigration à Ellis Island.

    La politique d'immigration était réduite à sa plus simple expression :

    1er jour : on vérifie que vous êtes apte au travail (sinon retour au pays au frais de la compagnie qui vous a amené)

    2ème jour : on vérifie dans la mesure du possible que vous n'êtes pas un criminel

    Et hop, demerden sie sich, vous êtes libre de faire votre vie en Amérique.

    Bien sûr, toute l'immigration américaine ne s'est pas passée sur un lit de roses, les Irlandais puis les Italiens ont été ghettoïsés. Mais au final, tous s'en sont sortis, et pour une immigration absolument massive.

    Mais il n'est même pas besoin d'aller chercher de l'autre coté de l'Atlantique : pourquoi, lorsqu'on parle de problèmes d'immigration, n'évoque-t-on toujours que les immigrés africains et nord-africains ? Pourquoi l'immigration asiatique ne semble-t-elle poser de problème à personne, ou quasiment ?

    La réponse classique consiste à culpabiliser les Français : ils sont racistes, comme le jaune est plus près du blanc que le noir, ils sont moins excités contre les asiatiques.

    Je vous laisse imaginer d'autres réponses.

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  5. Nostalgie de mon enfance de bon élève à La Réunion... Où être premier de la classe, c'était être le meilleur des non-chinois.

    Des chinois qui non seulement nous surpassaient largement sur le plan scolaire, mais en plus raflaient tous les prix et médailles au Conservatoire de musique et nous humiliaient aux échecs.

    Le tout, calmement et avec un sourire poli.

    Le jour où les chinois s'intéresseront à autre chose qu'à eux-mêmes (ils sont traditionnellement sino-centrés), on n'aura pas l'air fin.


    A ce propos, je me rappelle qu'à l'époque où je suis arrivé en Métropole, au début des années 90, la différence de niveau scolaire m'avait choqué, notamment en langues vivantes et mortes (dont le français), en histoire et en géographie... bref, toutes les matières qui s'intéressaient à autre chose que la France.

    Enfonçons le clou : je passais d'un banal collège public de Saint-Denis à l'indétrônable lycée n°1 de Marseille (en tout cas à l'époque), privé, jésuite et tout et tout.

    Il m'a fallu attendre la Sup pour enfin retrouver le niveau d'exigence requis à La Réunion.

    A ce propos, le niveau ne baisse pas du tout en France. La preuve : je retrouvais dans le bouquin de maths de Seconde de mon père les 3/4 de mes cours de Sup.

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  6. Quelle horreur ! Comme vous êtes rétrograde, réactionnaire, fasciste, quoi.

    On vous le dit, on vous le répète depuis des années : l'Education Nationale est super, les profs sont super, les élèves (pardon, les gosses, en novlangue cool-sympa) sont super, seule la mauvaise volonté des affreux gouvernements de droite, qui eux ne sont pas super, fait que l'école manque de «moyens» (euphémisme pudique pour «gros sous») mais, à part ça, tout va bien dans le meilleur des mondes.

    Quelques dizaines de milliards d'€ de plus, dont l'absence est seulement due à ce que la droite est vendue au grand capital, quelques centaine de milliers de profs en plus, et nous aurions la meilleure école du monde.

    L'ironie étant du cancre, d'après Saint-Exupéry, redevenons sérieux cinq minutes.

    Une assistante sociale m'expliquait récemment qu'une source des problèmes éducatifs actuels est que beaucoup de parents n'arrivent plus à admettre que, dans leur rôle parental, il y a le fait d'être une source de frustration pour leurs enfants, il n'y a pas que cela, bien entendu, mais ça en fait partie, et ceux qui l'admettent n'arrivent plus à se résoudre à en tirer les conséquences dans la vie quotidienne. Ces parents se voient uniquement en papa et mamaman-gateau et non en père ou en mère sévères.

    Cela finit par avoir des conséquences néfastes sur la psychologie et sur le comportement de ces enfants élevés trop librement du fait de parents laxistes par lâcheté ou manque de valeurs.

    La vie elle-même est frustrante, on ne fait jamais tout ce qu'on veut. Si les enfants n'apprennent pas la frustration de ceux qui sont censés les protéger et les aimer, ils sont exposés au risque d'apprendre la frustration de manière beaucoup plus brutale,plus douloureuse et plus marquante.

    Quand je vois, comme je l'ai vu, une petite fille de quatre ans se rouler par terre au restaurant et ses parents céder à son caprice, j'ai envie d'engueuler les parents défaillants parce que leur enfant me fait pitié.

    Or, je pense qu'il y a un parallèle avec l'Education Nationale. J'y ressens le même refus hédoniste d'assumer la part pénible du rôle d'adulte. L'école, pour être efficace, doit quelquefois être ennuyeuse, répétitive.

    Je préfèrerais des élèves qui s'ennuient plus mais qui apprennent plus, d'ailleurs, à force ne pas apprendre grand'chose, beaucoup finissent par s'ennuyer.

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  7. @Franck
    " ... se conformer à nos usages ... "

    La il sagit d'une affaire strictement privee, personnelle, qui ne doit conserner que le mari et son epouse. Il ne sagit pas d'une affaire publique, pour qu'elle soit conforme a l'usage general. Donc, c'est pas conformement a vos usages que les gens choisirant leurs conjoints et leurs futurs epouses, parce que cela ne doit pas vous conserner.

    J'ai cru comprendre de votre blog que vous etes pour le liberalisme. Sachez tout dabord que le liberalisme est toute une mentalite, qui doit respecter la liberte des autres, au moins en ce qui est personnel.

    Ceux qui ont migres avant aux USA pour travailler et vivre, ont garde leurs specifites culturelles.

    Le liberalisme ne reussira pas en France, comme il a reussit ailleurs. Parce que la mentalite liberale, manque.

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  8. Le libéralisme ne consiste pas à faire ce qu'on veut.

    Il consiste à être libre et responsable dans le cadre de lois instituant le respect de droits fondamentaux.

    Si l'on considère l'égalité homme-femme comme un de ces droits fondamentaux, on peut à bon droit être choqué de certaines pratiques musulmanes.

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  9. "Le libéralisme ne consiste pas à faire ce qu'on veut"

    Certainement, mais cette affaire du mariage ne touche en rien l'egalite homme-femme, et les droits fondammentaux. Sinon, j'imagine mal un tribunal Francais juger ainsi. Deja, vous l'avez dit vous-meme.

    C'est pas la peine d'aprecier ce que les musulmans font et comment ils pensent. Mais si cela ne viole pas les lois, on a aucun droit de notre cote d'en faire une salade, et de les attaquer. Sauf, si on a une mentalite a pensee unique qui n'accepte pas la difference, chose contradictoire avec une mentalite liberale.

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  10. Mec je crois que t'as rien compris à ce cas. C'est pas une affaire de religion ni de coutume ou quoi que ce soit. L'essentiel tiens là-dedans : un contrat de mariage est un contrat comme un autre juridiquement, la femme avait stipulé dans celui-ci qu'elle était vierge, ce n'était pas le cas, le contrat s'annule. C'étaita propos de sa virginité mais ça aurait été une allergie au lactose que ça aurait été pareil.

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