dimanche, avril 05, 2009

Les musées gratuits (sauf pour ceux qui payent)

Encore un petit pas de plus vers la décadence : les musées deviennent gratuits pour les moins de 26 ans et les enseignants.

Je ne vois pas bien ce que les enseignants ont fait pour mériter cela, mais enfin, il n'est pas illogique que leurs droits se rapprochent de ceux des chômeurs, ils travaillent presque autant, sont beaucoup plus couteux et presque aussi inutiles (ils font juste un peu de gardiennage d'enfants). Les chômeurs ont au moins la décence de ne pas ramener bruyamment leur fraise tous les quatre matins. (1)

Par contre, pour les moins de 26 ans, je ne comprends pas : les musées ont une valeur, pourquoi la dissimuler à ces gens qui ont tout à apprendre ? (2)

En France, vous avez droit à tout, sauf si vous avez entre 26 et 55 ans et que vous travaillez dans le privé, c'est-à-dire si vous êtes productif, auquel cas vous avez uniquement le droit de fermer votre gueule et de payer beaucoup d'impôts pour financer tous les jolis droits des parasites et autres assistés.

(1) : J'exagère parce que je suis en veine de méchanceté. Mais les enseignants pourraient également s'interroger sur l'image absolument déplorable que renvoie leur comportement. Mais, d'après ce que j'ai compris, la capacité à se remettre en question n'est pas la principale qualité de ce corps.

(2) : toutes les études prouvent qu'après une augmentation initiale de la fréquentation due à la nouveauté, la gratuité n'attire pas de nouveaux publics. Ce n'est pas le manque d'argent qui empêche d'aller au musée. Et les gens qui vont de manière habituelle au musée n'ont dans leur vaste majorité pas de problèmes d'argent. La gratuité est donc un avantage inutile consenti à des gens qui n'en ont pas besoin (les enseignants par exemple).

24 commentaires:

  1. "Je ne vois pas bien ce que les enseignants ont fait pour mériter cela"

    Bah les enseignants ne sont jamais que d'eternels étudiants n'étant jamais sorti de l'école, c'est assez logique aprés tout.

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  2. Un jour les institutions telles que la Halde se retourneront contre leurs promoteurs. N'y a t'il pas discrimination en fonction de l'âge ou de la profession dans ce cas ci ? Un peu comme les assurances qui offrent des contrats moins cher uniquement aux femmes, discrimination aussi non ? Cela finira bien par se retourner contre les "De gauche"...

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  3. «Bah les enseignants ne sont jamais que d'eternels étudiants n'étant jamais sorti de l'école, c'est assez logique aprés tout.»

    Certains enseignants que je connais sont effectivement d'éternels étudiants, même radicalisme d'adolescents, même repli sur la tribu, même exaltation. C'est à la fois ridicule et pathétique.

    Mais ce n'est pas forcément le cas général.

    «Un jour les institutions telles que la Halde se retourneront contre leurs promoteurs. »

    J'espère : une institution comme la Halde est mortifère pour la vie sociale.

    Les relations entre individus passent par des comportements et des modes de communication d'une grande finesse, totalement insaisissables pour une administration.

    Mais, le gauchisme est obligatoirement dictatorial, sinon il meurt de ses contradictions : comment puis-je obliger les autres à user de systèmes collectivistes, alors que l'intérêt des individus est d'user de systèmes individualisés, si je ne suis pas dictateur ?

    L'école est un exemple aveuglant.

    Un gauchiste vous dira qu'il est pour l'école étatisée et la carte scolaire.

    Mais si la carte scolaire fait que l'école de son quartier est pourrie, son devoir vis-à-vis de ses enfants est de les mettre dans le privé ou de contourner la carte scolaire.

    Comment justifier qu'il fasse pour lui ce qu'il refuse aux autres ?
    En étant dictateur, c'est juste parce que je le veux.

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  4. On peut n'être d'accord qu'avec certaines idées du socialisme : exemple, je suis contre la carte scolaire car je veux pouvoir choisir l'école où ira mon enfant mais je suis pour l'école étatisée car économiquement c'est bien plus confortable de payer un peu chaque année que beaucoup pendant moins d'années.

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  5. 78 milliards en 2009 pour l'EN, pas beaucoup ? Ca fait environ 5200 euros par Français qui travaille dans le privé. Pour un smicard, ça fait drôlement mal au cul, surtout s'il n'a pas d'enfants scolarisés.

    Relisez Bastiat : d'un côté la main gauche qui fait des cadeaux (ce qu'on voit), de l'autre, la main droite qui racle tout ce qu'il y a à racler dans les poches du secteur privé (ce qu'on ne voit pas).

    En fait, la gratuité n'existe pas : tout le monde paie que ce soit par son travail ou par sa consommation, même si c'est gratuit sur le papier : il faut bien que le coût soit supporté quelque part : la gratuité des uns est assurée par un surcoût pour ceux qui n'en bénéficient pas. Et comme toujours, ce sont ceux qui bossent qui paient l'addition.

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  6. Dans le métro parisien, je constate que les journaux qui trainent par terre, abandonnés dans les rames ou au mieux dans les rares poubelles, sont toujours les mêmes : les gratuits.

    Rare sont le Monde, l'Equipe, la Croix, l'Humanité, Libération, le Parisien.

    Simple, les gratuits n'ont pas de valeur et on les jette comme tel.
    Par contre les payants on a tendance à les conserver et à prendre un peu plus soin d'eux.

    ça promet pour les musées

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  7. Economiquement c'est bien plus confortable de payer un peu chaque année que beaucoup pendant moins d'années

    Il y a les prets pour cela.

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  8. Ne serait-ce qu'un chèque éducation et un peu de liberté pour les directeurs d'établissement...
    Ca permettrait de changer un peu les choses.

    Et puis, lu sur un autre blog (désolé, je ne me rappelle plus où...), une idée à faire peur: et si l'organisation de l'éducation en France était voulue: deux vitesses minimum, des pans entiers de la culture abandonnés, des savoirs élémentaires non maitrisés...
    En clair, des masses incultes et corvéables, en d'autre temps, on aurait parlé de chair à canon...

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  9. Damien,

    C'est la thèse complotiste de ceux, comme JP Brighelli, qui accusent les libéraux de travailler à la perte de l'école publique pour mieux promouvoir la privatisation de l'éducation.

    Cette thèse fort intéressante se heurte à un écueil infime, ridiculement petit, presque négligeable : il ne semble pas que les syndicats d'enseignants qui dirigent de fait l'EN, et spécialement sa pédagogie, depuis des décennies soient des zélateurs fanatiques de Bastiat, mais plutôt de Karl Marx, penseur libéral bien connu.

    Mais, comme dirait l'autre, c'est un détail, et peut-être suis-je mal informé.

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  10. "de payer peu chaque année" ? Quelle drôle d'idée?!
    La dette française est la preuve - s'il en était besoin et même si l'école n'en est pas la seule cause - du coût exorbitant de l'école publique... et quand on constate les résultats de celle-ci aujourd'hui, on ne peut qu'être dépité devant un tel gâchis!

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  11. "Je ne vois pas bien ce que les enseignants ont fait pour mériter cela, mais enfin, il n'est pas illogique que leurs droits se rapprochent de ceux des chômeurs, ils travaillent presque autant, sont beaucoup plus couteux et presque aussi inutiles."

    Bam-bam-bam-boum-badaboum !

    D'autre questions ?

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  12. Je vais oser un commentaire trivial et facile, qui aura un air de déjà entendu mais tant puis, je suis énervée:
    venez donc faire quelques heures de "cours" dans un collège ou un lycée de banlieue. Après, on en reparle, si vous en avez encore la force.
    Ne croyez pas que la situation décrite dans le Jour de la Jupe soit caricaturale! Dans les pires quartiers, c'est comme ça! le principal est vrai, dans son anéantissement.
    Alors arrêtez de taper avec la force de l'ironie sur les enseignants. Ils sont en première ligne, au même titre que la police, sauf que eux, ils n'ont pas l'échappatoire d'aller coller des prunes aux chauffards qui roulent à 96kms/h. Et c'est vrai qu'ils sont en partie responsables de leur situation en ne résistant pas assez aux pédagogistes et aux réformes qui ont tué leur métier. Mais dans le privé, vous résistez à vos chefs, vous?
    Sinon, je suis plutôt favorable à la gratuité des musées pour les jeunes. Et pour les enseignants, qui, comme les médecins, ont le devoir d'actualiser leurs connaissances. Cela passe aussi par les musées, même si ça vous déplait.

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  13. Dans le privé, quand on n'est vraiment pas content, on démissionne et on va voir ailleurs.

    Les profs du public depuis des décennies luttent pour éradiquer tous les concurrents du monopole d'Etat. En cela aussi, ils sont responsables de leur situation : ils ne peuvent pas aller voir ailleurs, puisqu'ils ont tout fait pour qu'il n'y ait pas d'ailleurs.

    Je suis bien d'accord pour l'actualisation des connaissances, mais pourquoi gratuitement ?

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  14. "venez donc faire quelques heures de "cours" dans un collège ou un lycée de banlieue."

    Personne ne vous oblige à être enseignant. Vous n'avez pas passé le CAPES ou l'agrégation un flingue sur la tempe que je sache. Les gens qui s'engagent dans ce métier savent ce qui les attend.

    "Sinon, je suis plutôt favorable à la gratuité des musées pour les jeunes."

    Vous trouvez donc normal qu'un riche de 25 ans ait une entrée gratuite et qu'un pauvre de 27 ans doive payer son obole. Curieuse manière de défendre la culture pour tous. Pendant qu'on y est, pourquoi pas demander le cinéma gratuit pour les jeunes, le McDo ou les prostituées aussi tant qu'on y est ?

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  15. "Je vais oser un commentaire trivial et facile, qui aura un air de déjà entendu mais tant puis, je suis énervée:
    venez donc faire quelques heures de "cours" dans un collège ou un lycée de banlieue. Après, on en reparle, si vous en avez encore la force." (Marine)

    Oui, en effet, c'est déjà beaucoup entendu. En revanche, ce n'est pas facile, non : c'est extraordinairement pervers.

    Avez-vous déjà entendu une caissière, un opérateur de call-center, une femme de ménage, un électricien, dire : venez donc faire mon travail, après, on en reparle ?

    Non. Il n'y a que les fonctionnaires à énoncer cette proposition absolument extravangante.

    Car elle sous-entend qu'ils sont des martyrs, contraints contre leur gré de se sacrifier pour le bien de tous, et qu'en conséquence ils méritent la reconnaissance perpétuelle de tous les Français.

    C'est quand même ahurissant de prétention. Des millions de gens exercent des métiers pénibles, peu valorisants, dangereux, sans pour autant qu'il leur passe par la tête une seule seconde d'imputer leurs soucis au reste de leurs concitoyens, de les mettre au défi de prendre leur place, et de réclamer en conséquence l'impunité face à toute critique et des génuflexions toujours renouvelées.

    Si vous ne voyez pas pourquoi cette phrase est en elle-même problématique, c'est vous qui avez un gros problème.

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  16. Dès que j'ai le malheur de prendre de la vitesse dans la descente de la bien pensance la lecture de votre blog est une saine piqure de rappel et un sacré frein à l'idéologie rampante.
    Et puis vous avez su fédérer des contributeurs qui se montrent aussi zélés de vous, ouf !!!

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  17. Les musées gratuits pour les "jeunes" de 26 ans, c'est un signe de plus de l'idôlatrie malsaine de la jeunesse dans la société contemporaine.

    Etre jeune, c'est bien, donc on mérite d'entrer au musée gratuitement. Paradoxalement, quand on est jeune, on est aussi, par définition, une pôv' victime, on gratte le sol pour manger des racines, donc l'entrée gratuite au musée est une simple mesure de justiss sociâââl'.

    Il ne passe par l'idée de personne, en haut lieu (et en bas non plus, apparemment), que c'est quand on est jeune qu'on est le plus à même de se bouger le cul pour bosser dur (parce qu'on est fort physiquement, parce qu'on est ambitieux, parce qu'on a tout à prouver), que c'est quand on est jeune qu'on a le moins de dépenses (parce qu'on se contente de peu), et que, par conséquent, les dernières personnes auxquelles il faudrait offrir l'entrée gratuite au musée (si tant est que cela soit souhaitable, ce qui est un autre débat) sont les djeunz.

    A moins, naturellement, que la caste fonctionnariale ne s'accapare la moitié des ressources nationales, et ne provoque donc un chômage endémique dont souffrent, notamment, les djeunz.

    C'est pourquoi, afin de faire oublier son racket, la même caste fonctionnariale jette quelques cacaouhètes à ces djeunz en les exemptant, démagogiquement, de billet d'entrée au musée.

    Ca ne lui coûte pas cher : les musées, c'est elle qui les contrôle, et l'argent qu'elle vole ainsi, ce n'est pas le sien.

    L'un des mes proches s'est récemment inscrit à l'ANPE (pardon ! au Pôle emploi). La première chose (et pratiquement la seule) que lui a dit le fonctionnaire en lui remettant sa carte de chômeur, c'est : "Ca offre des avantages sur le plan culturel". En bon français, des réducs au cinéma.

    Cinéma privé, naturellement. Mais fortement subventionné par tous les trous.

    Donc, vous payez des fonctionnaires de l'ANPE pour... offrir des cartes de réduction au cinoche à ceux qui préfèrent se faire une toile plutôt que de chercher du boulot.

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  18. Allez, un petit cadeau pour Robert. Deux extraits d'un document publié par les pouilleux des facs de lettres via la coordination nationale étudiante :

    "La mission de l’université ne doit pas être la marchandisation de connaissances, sous prétexte d'une professionnalisation, mais bien la création et la transmission du savoir en vue du développement de l’esprit critique dans une logique émancipatrice."

    Et la cerise :

    "Par ailleurs, la CNE d'Orléans exige l'attribution à tous les étudiants, sans examens, de la note nécessaire pour obtenir leur diplôme et s'inscrire dans la formation de leur choix."

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  19. Théo,

    Vous êtes sûr que ce n'est pas un pastiche ?

    C'est vrai que l'humour n'est pas le point fort des gauchistes. Les sauveurs de monde, ça rigole pas.

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  20. Théo :

    "Dans une logique émancipatrice".

    Dans la logique des gauchistes, l'homme est toujours esclave de quelqu'un ou quelque chose (la bourgeoisie, le capitalisme, la société, les dominants, ses propres préjugés...) et leur mission toute trouvée est de l'émanciper.

    Bien sûr, il ne leur vient pas à l'esprit que l'émancipation n'est caractéristique que de l'adolescence, et qu'il y a mieux à faire de sa vie, une fois passé ce cap, que de "s'émanciper".

    Mais ça les occupe, nos amis gauchos. Que feraient-ils si, au lieu de chercher à "émanciper" des gens qui ne leur ont rien demandé et qui s'en tirent très bien sans eux, merci, ils devaient faire quelque chose d'utile de leur propre vie ?

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  21. Théo2toulouse :
    "Les gens qui s'engagent dans ce métier savent ce qui les attend."

    Non. Moi je suis enseignant et je ne m'imaginais pas ce que c'était. Je suis loin d'être le seul dans ce cas. Je crois qu'on devient enseignant par l'image qu'on s'est forgée de ce métier, non par une réelle connaissance de ses conditions d'exercice.

    Robert Marchenoir :
    "C'est quand même ahurissant de prétention. Des millions de gens exercent des métiers pénibles, peu valorisants, dangereux, sans pour autant qu'il leur passe par la tête une seule seconde d'imputer leurs soucis au reste de leurs concitoyens"

    Sauf que le problème des enseignants, ce n'est pas que leur travail soit pénible en lui-même, comme l'est celui de caissier par exemple. C'est un métier qui s'est dégradé. Et c'est cette dévaluation qui a des effets psychologiques terribles. Je pense que c'est là que se trouve l'origine de l'attitude revendicatrice de nombreux enseignants.

    Maintenant, puisque j'appartiens à cette grande "famille", je puis vous dire que les opinions qui s'expriment dans les salles des professeurs sont loin d'être uniformes. Malheureusement, cela fait longtemps que la plupart des enseignants sont devenus incapables de sortir des modèles pédagogistes : ce sont ceux imposés dans les IUFM et par les inspecteurs et puis, le drame, c'est que les enseignants aussi sont les produits déformés de cette EdNat déformée...

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  22. «ela fait longtemps que la plupart des enseignants sont devenus incapables de sortir des modèles pédagogistes : ce sont ceux imposés dans les IUFM et par les inspecteurs et puis, le drame, c'est que les enseignants aussi sont les produits déformés de cette EdNat déformée...»

    Rachel Boutonnet raconte sa quête de vieux instituteurs (plus de 80 ans) qui peuvent lui expliquer les astuces des méthodes d'avant le constructivisme.

    L'EN a bien des ressemblances avec l'URSS : on y a éradiqué les tenants de l'ancien savoir et l'on endoctrine les jeunes en leur faisant croire que le savoir moderne est le seul existant.

    Mais le mur de Berlin est tombé, tout espoir n'est pas perdu pour l'EN.

    En attendant, les enfants ne savent ni écrire ni compter.

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  23. "L'EN a bien des ressemblances avec l'URSS."

    Sauf erreur de ma part, les théories pédagogistes (en vigueur d'ailleurs dans le monde entier : aux Etats-Unis, au Canada, en Angleterre...) trouvent leur origine, entre autres, chez des théoriciens soviétiques du début du XXème siècle.

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