mardi, mai 26, 2009

La French Pride

Des groupuscules, d'autant plus bruyants qu'ils sont socialement insignifiants, nous imposent l'étalage de la revendication de leurs turpitudes sexuelles.

Combien plus nous devrions revendiquer notre patriotisme ! Mais les mots autorité, patrie, honneur ont été systématiquement dénigrés par l'Eglise de Gauche et son ministère de l'endoctrinement, l'éducation nationale.

Cependant la Nation existe, elle vit, elle n'est pas si facile à tuer. Elle est une idée, une culture, une manière de vivre (1). Elle se transmet à travers les âges.

Citoyen du monde, ça n'existe pas. Vous pourrez vous proclamer citoyen du monde tant que vous voudrez, si les autres continuent à voir en vous un Français, vous serez Français.

Bien sûr, l'Eglise de Gauche a tenté, pour complaire à l'URSS (mais poursuit sur sa lancée malgré la disparition de l'URSS), à l'aide encore et toujours de son monopole sur l'école et l'université (2), de couper ce lien, d'apprendre à ses élèves à avoir honte d'être Français (3).

On pourrait croire la victoire de la gauche acquise : les élites politico-médiatiques sont soumises de manière canine. Et combien de jeunes de 18 ans oseraient se revendiquer patriotes ?

Mais la vie ne s'arrête pas à 18 ans. De puissants courants jouent contre l'Eglise de Gauche.

Au premier rang, il y a d'abord l'échec de la société qu'elle promeut. On juge l'arbre à ses fruits. Et depuis cinquante ans que l'Eglise de Gauche dirige l'Ecole, celle-ci est allée de mal en pis, de violence en illettrisme, d'endoctrinement en inculture.

On essaie de nous expliquer que ce n'est pas sa faute, que c'est le «manque de moyens» (toujours cette étrange obsession financière chez des contempteurs du capitalisme), mais, enfin, même la propagande la plus violente finit par s'user et laisser place à la vérité (4).

Ensuite, il y a les livres, il y a internet, il y a le cercle de la famille et des amis, tout ce qui échappe à l'emprise du discours officiel.

Stendhal n'est pas un auteur nationaliste et, pourtant, le simple fait de le lire, avec son ironie mordante, avec son humour grinçant, suffit à affaiblir ce discours de gauche qui se prend tellement au sérieux. Et si l'on s'attaque à des Taine, des Tocqueville ou à des Renan, des Barres, des Péguy, c'est la cabane sur le chien.

Enfin, il y a les autres. Tous ceux, quoi que vous en ayez, vous prendront pour un Français et ne vous sauront aucun gré d'en avoir honte mais au contraire considéreront cela comme une marque de faiblesse. Si vous avez quelque orgueil, vous serez bien obligé d'assumer votre condition de Français.

Ce patriotisme, loin d'être mortifère comme on tente de nous le faire croire, est au contraire porteur d'espoir : c'est quand on sait qui on est et d'où l'on vient qu'on peut être entreprenant et inventif.

Après tout, c'est beau, c'est grand, c'est généreux, la France (5) et elle n'a jamais été plus grande que lorsqu'elle parlait au nom de tous les hommes (6).

(1) : la France n'est pas qu'un territoire, il ne suffit pas d'être entré en France pour être Français. De même, la France n'est pas réductible à son Etat, c'est pourquoi la reconnaissance par l'Etat ne suffit pas à faire de vous un Français à part entière (mais il serait sain que cet écart soit le plus réduit possible, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, nous sommes donc dans une situation malsaine), il y a des Français de papiers et seulement de papiers.

(2) : ce fut une erreur majeure du gaullisme que de croire qu'il serait de petite conséquence de laisser à la gauche le monopole de l'école.

(3): réplique révélatrice dans le film Entre les murs, encensé par l'Eglise de Gauche, le professeur dit à élève : «Tu sais, moi non plus, je ne suis pas fier d'être Français.» Tout y est : le tutoiement égalitaire, l'empathie démagogique et le dénigrement du patriotisme.

(4) : quand je pense qu'un ultra-rouge comme Brighelli en arrive à écrire que la question des moyens n'est pas la plus importante ...

(5) : C. De Gaulle

(6) : A. Malraux

20 commentaires:

  1. Vous oubliez dans vos auteurs l'excellent Jacques Bainville et son "Histoire de France" (collection Texto, le goût de l'histoire). A le lire, je suis surpris par la modernité de ses propos (ceux consacrés à la Révolution sont lapidaires). J'y vois également un "léger" décalage avec le discours en cours à l'EN (où le grand mot est repentance et où on fait plancher des enfants de 14 ans sur les affaires Callas et du chevalier de la Barre). En plus, c'est extrêmement agréable à lire.

    RépondreSupprimer
  2. Mais être fier d'être français n'a pas beaucoup de sens..... On peut être fier de ce qu'on a construit ou des objectifs qu'on s'est fixé.
    Nous sommes pour beaucoup des français par le fruit de l'histoire de nos parents.

    C'est pour ça que je dis que "je suis fier de vouloir être français" ou "de vouloir rester français"

    max-la-terreur.blogspot.com

    RépondreSupprimer
  3. "Tous ceux, quoi que vous en ayez, vous prendront pour un Français et ne vous sauront aucun gré d'en avoir honte mais au contraire considéreront cela comme une marque de faiblesse."Et, a contrario, les étrangers aiment les Français fiers d'eux-mêmes, quoiqu'ils fustigent leur prétendue arrogance. C'est du moins l'expérience que j'en ai eue, surtout, curieusement, avec les Anglo-Saxons, dont beaucoup admirent en cachette Napoléon. Ceux-là ne pouvaient imaginer un Français que comme un patriote.

    RépondreSupprimer
  4. PRR,

    Vous faites erreur : on peut être fier d'être français à cause des accomplissements de nos aïeux. Il faut juste avoir la modestie de ne pas revendiquer cela comme une réussite personnelle.

    Criticus,

    Puisque vous parlez de Napoléon : le refus de Jacques Chirac de célébrer la victoire d'Austerlitz m'avait profondément choqué, ce fut une des étapes de ma prise de conscience de la trahison des élites, que certains de ces traitres puissent sans honte se dire gaullistes avaient ajouté à l'odieux. On n'imagine pas les Anglais refusant de célébrer Trafalgar. J'avais essayé de réparer à mon échelle en l'évoquant.

    Le comble du ridicule est atteint du fait que cette victoire française que les officiels français refusent de commémorer est pieusement reconstituée par des étrangers

    RépondreSupprimer
  5. Pour faire plus court, j'aurais pu citer Ronsard :

    Que diront tant de Ducs et tant d'hommes guerriers
    Qui sont morts d'une plaie au combat les premiers,
    Et pour la France ont souffert tant de labeurs extrêmes,
    La voyant aujourd'hui détruire par soi-même ?
    Ils se repentiront d'avoir tant travaillé,
    Assailli, défendu, guerroyé, bataillé,
    Pour un peuple mutin divisé de courage
    Qui perd en se jouant un si bel héritage

    RépondreSupprimer
  6. "On n'imagine pas les Anglais refusant de célébrer Trafalgar."En revanche, la France, elle, avait célébré Trafalgar. Je me souviens de ces bateaux de la Marine française patrouillant avec leurs homologues de la Royal Navy pour l'événement.

    RépondreSupprimer
  7. Je ne vois pas où est l'intérêt de célébrer une victoire militaire. C'est quoi l'idée ? On se réjouit que 200 ans plus tôt l'armée française a planté un petit drapeau à tel endroit pour la modique somme de x morts ? On honore le drame des personnes perdues par leur famille pour aller planter ce petit drapeau ?
    Je comprend que ça puisse en enthousiasmer plus d'un en fait. Mais en tant que contribuable non-patriote, je me désole qu'on puise dans l'argent public pour satisfaire les besoins en sentiment national d'une partie de la population.
    Donc tant mieux si la France n'a pas fêté Austerlitz ou je ne sais quelle bataille super importante, j'aurais été peiné de financer ça.

    RépondreSupprimer
  8. «C'est quoi l'idée ?»

    J'aime bien cette expression : agressive dans sa concision, vulgaire à souhait, elle campe immédiatement son personnage.

    «contribuable non-patriote»

    Concept passionnant dont la modernité m'époustoufle. Ca m'intéresse d'autant plus que je suis plutôt tenté par la contraposée, patriote non-contribuable.

    Rien ne vous oblige effectivement au patriotisme, la France est d'une tolérance à cet égard presque unique au monde. Mais cette attitude est, comme le pacifisme, une pose de nantis inconséquents et irresponsables, protégés, quoi qu'ils en disent par l'armée et le patriotisme des autres.

    Il vous suffit de lire attentivement les vers de Ronsard précédents pour comprendre le patriotisme.

    RépondreSupprimer
  9. "quand je pense qu'un ultra-rouge comme Brighelli en arrive à écrire que la question des moyens n'est pas la plus importante ..."

    Oui, cela m'a aussi surpris quand j'ai découvert le personnage... mais le plus étonnant, c'est qu'il reste profondément antilibéral alors même que ce sont ses "potes" de gauche qui sont très largement responsables de l'effondrement actuel - allez savoir pourquoi?!

    Tiens, Franck, avez-vous lu ceci?

    du réchauffement climatique

    RépondreSupprimer
  10. @ daredevil2007 : Brighelli, comme Finkielkraut, pense que l'on peut revenir à l'école de Jules Ferry simplement en remplaçant les pédagogistes par des républicains.

    Alors que c'est la structure même de l'Education nationale qui a engendré ces pédagogistes qui n'en partiront que quand elle aura été privatisée...

    RépondreSupprimer
  11. Oui, j'étais au courant des farces du bulot. Je suis tout à fait d'accord avec l'article que vous avez mis en lien (nous étions tombés d'accord avec Jean Martin, l'hôte de Pensée Unique, que l'intérêt du réchauffisme n'était pas scientifique -problème assez vite réglé- mais sociologique -pourquoi tant de gens ont envie de croire à toute force à des conneries pareilles ?).

    Le bulot est plus rationnel, il a fait du réchauffismme son fond de commerce.

    Quant à Brighelli, je lui ai écrit et j'ai laissé des commentaires sur son site pour lui expliquer son erreur fondamentale, mais c'est le propre de l'idéologie, on ne le dira jamais assez, que d'être aveugle à la réalité.

    Ce qui est qui est comique en ce cas particulier est que Brighelli reproche aux constructivistes de s'enferrer dans l'idéologie mais qu'il fait de même sur un sujet connexe.

    RépondreSupprimer
  12. "Ce qui est qui est comique en ce cas particulier est que Brighelli reproche aux constructivistes de s'enferrer dans l'idéologie mais qu'il fait de même sur un sujet connexe"

    En effet! Il est tout de même étonnant de noter un tel aveuglement de la part de quelqu'un qui par ailleurs est capable d'une grande clairvoyance...

    Pour ce qui est d'une privatisation, je crains que ce ne soit pas pour demain ni même après-demain... Les capacités de nuisance de cette machinerie infernale sont encore beaucoup trop importante! Et puis, par quoi la remplacer?

    RépondreSupprimer
  13. «Et puis, par quoi la remplacer?»

    Alors là, ce ne sont pas les idées qui manquent.

    Mais un bon libéral répondrait : par ce que les gens seront prêts à payer.

    RépondreSupprimer
  14. "Et puis, par quoi la remplacer ?"

    Des écoles vraiment libres et non soumises à la puissance étatique.

    Je vais vous décevoir, Frank, mais je suis du même avis que Paul : je préfère voir des hommes qui créent des richesses et font du commerce à des hommes qui en exterminent d'autres pour des motifs souvent futiles.

    RépondreSupprimer
  15. Théo,

    Vous prouvez juste que la gauche a réussi sa diffamation du patriotisme, puisque vous l'associez automatiquement à des massacres, que je présume inutiles.

    A cela deux réponses :

    > on peut faire la guerre par nécessité et non par agressivité mal placée. On peut tout la fois regretter d'avoir à faire la guerre, en comprendre la nécessité et célébrer la victoire une fois acquise.

    > Pasteur ou Michelet était patriote sans avoir besoin de faire la guerre.

    RépondreSupprimer
  16. C'est très régiment de Sambre et Meuse tout ça.
    Encore une idée de bourgeois pour envoyer les paysans faire la guerre de 14. Après on a les grands cimetières sous la lune, demain sur nos tombeaux les blés seront plus beaux, mourir pour la patrie il n'est rien de plus beau, les petits paysans à qui l'on donne des coups de règle sur les doigts pour qu'ils parlent tous une langue bien plus récente que leur dialecte. Ah, une langue c'est un dialecte avec une armée et une marine, dixit un Anglais. Plus tard les petits paysans iront défiler au monument aux morts le 11 novembre, le 14 juillet, le 8 Mai, et voir les noms de la famille. C'est fou comme certains sont allés mourir loin.
    Parce que c'est bien beau tout ce patriotisme mais il finit par déboucher sur tout ça et c'est comme ça que ça s'est passé.
    Et puis il faut saluer chapeau bas, payer les taxes pour la patrie, accepter d'être gouvernés par des périphériques, des demi étrangers, voire plus, dont Napoléon le boucher des jeunes paysans.
    Il faut peser les nécessités et les agressivités FB, relire l'histoire de France depuis la Révolution - coup d'envoi des grands massacres de masse qui ont suivi - sans les images d'Épinal, ni les apologies de Ronsard. C'est beau la poésie. Le poète est bien vu des puissants. Il sait faire passer les vessies du divertissement de quelques uns pour les lanternes de tous.

    RépondreSupprimer
  17. «Encore une idée de bourgeois pour envoyer les paysans faire la guerre de 14»

    C'est une légende : les bourgeois aussi ont fait la guerre.

    Pour le reste, vous faites l'habituelle erreur des pacifistes : considérer que la guerre est un choix.

    Certes, c'est un choix, mais quelle est l'alternative à la guerre quand on est attaqué ? L'invasion ? La soumission ?

    Est-ce préférable à la guerre ? Surtout qu'on risque d'avoir la guerre quand même. Je ne vous rappellerai pas la célèbre apostrophe de Churchill.

    RépondreSupprimer
  18. "C'est fou comme certains sont allés mourir loin."

    Avec la conscription obligatoire, avaient-ils le choix, hormis celui de la désertion ?

    RépondreSupprimer
  19. @FB

    «Encore une idée de bourgeois pour envoyer les paysans faire la guerre de 14»

    C'est une légende : les bourgeois aussi ont fait la guerre.

    la formule du pâté d'alouette : une alouette, un cheval.

    (c'était encore le cas 25 ans plus tard. Il y a quelques belles pages dans Pilote de Guerre de Saint Ex qui décrivent cette situation - et, au passage, expliquent la situation mieux que bien des analyses savantes.)

    Pour le reste, vous faites l'habituelle erreur des pacifistes : considérer que la guerre est un choix.

    Négatif. Si vis pacem para bellum. OK. Pacifique pas pacifiste.

    Certes, c'est un choix, mais quelle est l'alternative à la guerre quand on est attaqué ? L'invasion ? La soumission ?

    Attaqué?
    Mais revoir Napoléon, Napoléon III, la ligne bleue de Vosges, les Anglais : "provoquer une guerre avec l'Allemagne plus tôt que plus tard".
    Revoir l'histoire de l'Allemagne pendant et à la suite des guerres napoléoniennes (le choc entre les discours d'émancipation annoncée et les réalités républicano-impériales.)

    Charles Pasqua rapportait qu'un Allemand avec qui il comparait des souvenirs de la dernière guerre et à qui il faisait remarquer le rôle militaire historique de l'Allemagne lui avait dit : "C'est curieux ce que vous dites vous autres Français. Il n'y a pas une capitale européenne où vous ne soyez entrés bayonnette au canon.)

    @Théo
    Avec la conscription obligatoire, avaient-ils le choix, hormis celui de la désertion ?

    Exactement.
    C'est pourquoi la mise à la mode de la conscription par la Révolution a été une catastrophe alors que les guerres d'Ancien Régime s'appaisaient peu à peu.
    Je me répète : Revoir l'héritage idéologique et technique (politique) de la Révolution française. "Le point de départ des grands massacres de masse"
    Ne pas oublier vers les années 1840 la période où la liberté a commencé à être étouffée idéologiquement par la montée des nationalismes (et on unifie les nations, et on crée un esprit national, et on devient patriote) et du socialisme (voir aussi comment plus tard Bismarck a créé l'État social). Se rappeler aussi quel outil la liaison des deux, nationalisme et socialisme, a mis entre les mains de fous.

    RépondreSupprimer
  20. «Revoir l'héritage idéologique et technique (politique) de la Révolution française. "Le point de départ des grands massacres de masse"»

    Entièrement d'accord.

    Je veux dire qu'il ne faut pas vivre dans les illusions bisounours des festivus festivus et donner à croire que la guerre n'est qu'une question de mauvaise volonté.

    Non, quelquefois, la guerre est nécessaire et il y faut du patriotisme.

    RépondreSupprimer