jeudi, décembre 31, 2009

Pourquoi tant de scientifiques réchauffistes ?

Le réchauffisme (1) ne fait pas consensus et le débat n'est pas clos, il en est même très loin, contrairement aux affirmations des réchauffistes.

Cependant, il faut bien constater qu'un nombre important de scientifiques se disent réchauffistes.

Etant donné le caractère douteux du réchauffisme selon des critères scientifiques (2), cette affluence m'intrigue.

Tout d'abord, les scientifiques sont des hommes comme les autres. Ils ne sont pas moins (peut-être le sont-ils plus) sensibles que les autres aux séductions totalitaires et pseudo-religieuses du réchauffisme.

Mais, ça me chiffonnait, ça me paraissait insuffisant pour expliquer que cette population, qui devrait être moins touchée que d'autres par le millénarisme réchauffiste, le soit autant, voire plus.

Puis, j'ai lu l'explication de George Suffert du gauchisme des journalistes. Je me demande si les scientifiques ne seraient pas victimes du même effet de position sociale incertaine.

Depuis quelques décennies, la position sociale des scientifiques a régressé : perte de prestige, méfiance vis-à-vis de la science et de la technique.

Le réchauffisme ne serait-il pas un moyen pour eux, en se montrant soucieux du bien public, que dis-je, du bien de l'humanité, de la planète, de reconquérir une position sociale érodée, au prix d'un abandon de la rigueur scientifique ?

On pourrait alors mieux comprendre pourquoi les sceptiques du réchauffisme se recrutent dans les rangs de scientifiques qui n'ont plus rien à prouver, qui n'attendent plus de reconnaissance et se suffisent à eux-mêmes comme Burt Rutan ou Vincent Courtillot, ou même Claude Allègre.

Ce n'est qu'une hypothèse, je n'ai pas les éléments pour la mettre à l'épreuve. Peut-être que certains de vous, lecteurs, en avez ?

**************
(1) : j'appelle réchauffisme la doctrine qui consiste à croire l'ensemble des affirmations suivantes : la notion de climat global a un sens, ce climat global se réchauffe, ce réchauffement est catastrophique, il est du à l'homme par l'intermédiaire du gaz carbonique, il est possible et nécessaire d'y remédier.

(2) : ce caractère douteux fait l'objet de nombreux billets sur ce blog, sous la rubrique Réchauffisme et Agonie du réchauffisme.

8 commentaires:

  1. Oui, je suis arrivé à la même conclusion au sujet de la mémoire de l'eau, le Pr Montagnier et Benveniste n'ayant plus rien à prouver. Le débat est toutefois très animé car je suis accusé de comparer ce cas à celui du réchauffisme, alors que pour moi il n'y a pas grande différence. Ca m'intéresserait d'avoir ton avis :
    http://tatamis.blogspot.com/2009/12/debat-sur-la-memoire-de-leau-et.html

    RépondreSupprimer
  2. Vous savez Jean, je crois que le problème se situe au niveau de l'ouverture d'esprit et de la souplesse de celui-ci: beaucoup de personnes ont du mal à accepter de ne pas savoir et à le reconnaître franchement - l'incertitude et le doute induisent sans doute trop de tensions et de mal être...
    Et puis, il y a les dogmatiques pour qui les règles sont fixées une fois pour toutes ce qui évite toute remise en cause (l'interdit même dans le cas de certaines religions) et permet sinon un confort intellectuel et moral, en tout cas une certaine sérénité (même factice).

    RépondreSupprimer
  3. Sur la mémoire de l'eau, je n'ai pas d'avis étayé (et pas envie d'en avoir : trop long de faire des recherches).

    Je soupçonne le charlatanisme (expériences non reproduites, fondements théoriques inconnus, ...).

    Sur l'homéopathie :

    http://fboizard.blogspot.com/2009/06/pour-la-seule-vraie-medecine-la.html

    RépondreSupprimer
  4. Ce qui n'est pas douteux c'est que les scientifiques sont majoritairement "degôche".

    Les croyances sont souvent plus fortes que la raison, y compris chez les scientifiques et dans le domaine scientifique.

    Le réchauffement climatique anthropique sera probablement jugé comme une imposture politico-scientifique bien plus vaste que l'affaire Lyssenko.

    RépondreSupprimer
  5. Les réchauffagistes ne seraient probablement pas si nombreux sans la promesse de se partager le butin colossal que raportera cette escroquerie planétaire.

    RépondreSupprimer
  6. Comme un chercheur l'expliquait dans "The great global warming swindle", il n'avait aucun financement sur sa recherche sur l'écureuil du Sussex, à moins de préciser qu'il s'agit d'une recherche dans le contexte du réchauffement climatique. Ainsi, beaucoup de scientifiques, dont les travaux n'ont pas de rapports avec le sujet (il n'y a qu'à constater l'explosion des budgets de recherche liés à la climatologie) ont du s'accommoder de la thèse, afin de continuer à mener leurs travaux. Ils ne sont pas réchauffistes pour autant, juste suiveurs du mouvement qui les nourrit.

    RépondreSupprimer
  7. Je crois que le réchauffisme est un exemple typique de l'évolution de la conduite des débats au sein de nos sociétés dites démocratiques.
    Premier principe directeur, l'égalité; traduisez: toutes les paroles se valent.
    Deuxième principe, l'imixtion du politique, i.e. la qualififcation politique (ou l'affectation de qualités morales) pour toute chose.
    Ces deux éléments seuls tendent à pervertir la notion scientifique dont la qualité suprême est de vouloir précisément s'extirper du marécage des idéalismes et autres influences sociétales, ce que la politique ne lui a jamais vraiment pardonné que pour son impact direct sur les recherches militaires.
    Face à ces deux principes directeurs de nos sociétés modernes: la science, dont la qualité déterminante est (ou devrait être) son indépendance totale de toute autre considération que la recherche de la vérité des choses. Le chercheur se doit d'être têtu, comme les faits auxquels il se frotte.
    Les structures de gouvernement (le politique en ce sens) n'ont eu de cesse que de vouloir institutionaliser puis normaliser et enfin étatiser la recherche, quelle que soit la forme considérée: tutélarisation par les liens endémiques entre le gouvernement les universités et les grands acteurs économiques dépendants des contrats publics par exemple pour l'occident.
    Les premières dissentions sont apparues avec la volonté de donner rang égal aux sciences dites molles, pour finir par qualifier de sciences, ce qui n'étaient qu'interprétations suggestives de données parcellaires ou insuffisamment étudiées. Les anciens ne considéraient la physique que comme l'une des (bonnes) filles des mathématiques. Le progrès des connaissances, mais surtout la rigueur des protocoles firent justement accéder les sciences "du réel" au rang de sciences premières.
    Ce n'est absolument pas le cas ni de l'écologie, ni de la climatologie, dont les méthodes sont encore à affiner, les modèles à accréditer et les prédictions à vérifier.
    Car là encore nous appelons scientifiques des personnes qui ont la prétention de vouloir faire prendre des déisions à l'aune de résultats qui n'en sont pas. Tant que la capacité prédictive d'une hypothèse scientifique n'est pas avérée, il ne s'agit que d'une hypothèse.
    Le politique et la société lui emboitant involontairement le pas, a donc petit à petit galvaudé la notion scientifique. Aujourd'hui la plupart des directeurs de recherche et autres chercheurs que nous présentent les médias sont des sociologues du CNRS ou des spécialistes des évolutions sociétales de l'EHESS, quand ce ne sont les fondamentalistes religieux qui viennent nous parler du grand dessein.
    Comme l'ont fait remarqué nombre d'entre vous, l'impact a été fort sur les chercheurs qui ont naturellement vu leur qualité (au sens social) baisser. Ils n'étaient plus que des fonctionnaires ou des employés comme les autres, sans l'auréole de crédibilité que leur offrait le sacerdoce et l'irréfragable dogme de la vérité scientifique. Les scientifiques vivaient en dehors du monde, il fallait les faire rentrer dans le rang. Trop libres, trop idéalisés, trop apolitiques, ils devenaient un contre-pouvoir gênant.

    RépondreSupprimer
  8. La suite de l'histoire était écrite: introduction par exemple des personnels (avec collèges s'il vous plaît!) dans les conseils d'administration des universités (en France), reprise en main des chaires et des gestions de carrières, maîtrise de la communication scientifique, introduction du sacro-sainct consensus.
    Mais le système eut pu encore tenir, notamment grâce à l'émultaion et la grande qualité morale de la formation des élites scientifiques, s'il n'était advenu un dernier et fatal élément disrupteur, qui pourtant aurait dû être porteur d'espoir: la mondialisation de la concurrence et de la médiatisation des recherches scientifiques. Une des ses conséquences les moins connues fut la perversion des données de recherche et des résultats. Qui ne se souvient pas de ce chercheur coréen qui travaillait sur le clonage de cellules souches humaines. La fraude devint un moyen comme un autre d'atteindre ses objectifs.
    Cette situation est à rapprocher de celle que nous connaissons avec la crise économique. En effet, comme pour les agences de notation, gardiennes de la valeur, les magazines spécialisés ont failli, et leurs comités de lecture aussi. Pourtant aucun ne fut sanctionné et ils officient toujours.
    Quel rapport avec le sujet de Franck?
    C'est simple: dans les deux cas, des tentatives de rationalisation de phénomènes complexes sont revêtues des habits de la science à tort (économie et climatologie), laissant croire que modèles et interprétations ont la crédibilité de théories scientifiques éprouvées, deux systèmes totalement soumis à l'arbitraire de ceux auxquels ils sont censé donner des réponses indépendantes, l'incapacité pour les régulateurs à agir efficacement ou en indépendance.
    Dans les deux cas, ma place est libre pour l'influence du pouvoir plutôt que la prédominence du savoir.
    Que peuvent alors faire les scientifiques face à cet état des choses, si ce n'est choisir entre survivre, s'inféoder ou perdre toute crédibilté et leur job en même temps. Seuls les plus forts ou ceux qui snt mécaniquement hors d'atteinte du système peuvent promouvoir leurs convictions.
    Un dernier élément de réflexion. La perception du monde scientifique est celle d'un tout. Le peuple s'imagine qu'il suffit d'être scientifique pour que l'intégrité de pensée soit acceptée.
    Or là encore, tel n'est pas le cas. Parceque le champ scientifique a été galvaudé, parcequ'en son sein même sont présents de nombreux fonctionnaires ou bureaucrates, sont présentés comme scientifiques des personnes qui ne sont pas gouvernées par cette rigueur. Or quel que soit l'équilibre d'un système, celui-ci est mis à mal par la présence d'acteurs non "conformes" en son sein. Dans le cas présent, il suffit d'une minorité agissante de militants, préférant la cause qu'ils veulent promouvoir à la rigueur sceintifique pour que cet équilibre s'écroule. Et c'est bien ce qui s'est passé. Un minorité de chercheurs qui a préféré les causes altermondialiste, millénariste, réchauffiste (la liste est longue) aura réussi à pervertir cet équilibre au détriment de la science et à l'avantage de la cause qu'elle sert.
    Je ne crois donc pas qu'une majorité de ceux que l'on nous présente comme scientifiques soit acquise au réchauffisme, je crois plutôt qu'une majorité des non scientifiques en leur seing aura préféré les avantages procuré par le pouvoir dominant, et qu'eun majorité des vrais scientifiques ne dit simplement rien, ou se rallie pour pouvoir continuer à exister.
    Si cela vous fait peur, car ça ressemble bigrement au totalitarisme en action, alors il est temps de vous inquiéter pour nos sociétés en général, car les scientifiques étaient parmi les plus forts d'entre nous en termse de conviction.

    RépondreSupprimer