lundi, mars 01, 2010

Que faire si je découvre que mon fils est de gauche ?

Cette hypothétique question est transmise par une chaine de h16 et de Seb.

Si cette catastrophe m'advenait, ça ne serait qu'une demi-surprise : il faut bien que jeunesse se passe, la propagande qui nous environne est ce qu'elle est, et il est un moment où les fils s'opposent aux pères.

J'ai été de gauche pour contrarier mon père. J'ai défilé contre les lois Devaquet au coté de mon professeur d'histoire (c'est là que j'ai commencé à soupçonner la manipulation). A l'âge de voter, je n'étais déjà plus de gauche.

Le gauchisme vient souvent d'une pulsion de reniement de ses origines bourgeoises. Jean Cau le constatait à propos de Sartre et sa bande, plus soucieux de cracher sur la bourgeoisie pour faire bisquer papa que du monde ouvrier que, de toute façon, ils ignoraient.

Bref, une lignée d'indépendants qui n'ont jamais rien quémandé à l'Etat garantit que, à moins d'une éducation mal menée qui le pousse à «tuer le père» plus que de raison, mon fils ne sera que passagèrement de gauche.

Cependant, ce n'est pas parce que les choses devraient rentrer naturellement dans l'ordre qu'il ne faut pas aider la nature.

Il y a la solution de choc : l'obliger à regarder la télévision socialiste. Mais c'est trop cruel.

Il y a la solution littéraire, plus longue, mais bien plus agréable : l'orienter vers des auteurs intelligents, Stendhal, Flaubert, Maupassant, dont la finesse le dégoutera de la grossière autosatisfaction du gauchisme.

Si cela ne suffit pas, un petit coup de Soljenitsyne, ou même de Bernanos ou de Camus, conclura l'affaire.

Enfin, il y a la solution à l'ancienne : la disputatio.

2 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Ce n'est pas aussi connu que Flaubert ou Stendhal, mais un petit coup d'Arthur Koestler ne me semble pas inutile.

    "Le Zéro et l'infini" est l'un des livres les plus impressionnants que j'ai eu à lire ces dernières années...

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