samedi, avril 03, 2010

Les trois tentations dans l'Eglise (A. Besançon)

Ce livre de 1996 reste fort actuel.

Les trois tentations sont :

> l'anti-démocratie. Ce danger est presque passé, mais son histoire explique la situation actuelle. Notamment, le désétablissement de l'Eglise l'a repliée sur le militantisme, comme une secte, les vieux bigots et les grenouilles de bénitier n'étaient plus les bienvenus, et a asséché sa vie intellectuelle.

> l'hyper-démocratie. Aisément identifiable : c'est cet espèce de prêchi-prêcha guimauve, bien-pensant et niais, teinté de marxisme boy-scout. Vous savez, le style Emmaüs.

> l'islamisme. Il est dans l'ordre des choses que les fidèles d'une religion doutant d'elle-même soit tentée par une religion montante. Mais l'Islam est irréductible au christianisme, toute tentative est marquée du sceau de la malhonnêteté et de l'hérésie.

Le plus grand défi de l'Eglise est intellectuel : retrouver une pensée orthodoxe, forte et souple. Benoit XVI, un penseur respecté, est très clairement, n'en déplaisent aux crétins des medias (1), une chance pour l'Eglise (A. Besançon évoque celui qui était encore cardinal).

J'hésite à vous résumer plus avant : l'expression et la pensée d'Alain Besançon sont si claires que j'ai des scrupules à paraphraser. Cette lecture intéressera tous ceux qui ont du goût pour la pensée, indépendamment de leurs convictions religieuses.

(1) : à propos des événements d'actualité, voici le commentaire (il s'agit d'un raccourci, le commentaire initial s'étant perdu dans les tuyaux) que j'ai laissé sur le blog Justice au singulier :

«Le pape est la dernière figure paternelle et c'est pour cela que les grands enfants, élevés par une société maternaliste et donc restés à l'âge de l'enfance, que sont nos bobos, le détestent si fort (les cas de pédophilie ne sont qu'un prétexte, sinon on ne comprendrait pas que seuls ceux concernant l'Eglise occupent les médias).

Les enfants haïssent le père qui les arrachent au sein maternel et les obligent à grandir.

Mais les bobos, tout à leur hédonisme égoïste d'enfants capricieux, ne se reproduisent pas assez pour renouveler leur génération. Et comme les conditions qui ont présidées à leur apparition (l'Etat-providence d'après-guerre) disparaissent, ils vont eux aussi disparaître.

Bref, l'Eglise sera encore là quand Guillon et ses descendants auront disparu.»

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