dimanche, novembre 14, 2010

Juppé à la défense : encore une catastrophe

Alain Juppé, nouveau ministre de la défense, est le prototype du technocrate à la vision bornée, représentant typique de la fausse droite, imbécile mais avec des grands mots appris à l'ENA. Il est l'exemple parfait qu'on peut être à la fois très instruit et un danger public.

On peut donc lui faire entière confiance pour tailler en pièces le peu de capacités qui restent à nos armées.

Pauvre France !

10 commentaires:

  1. Tout à fait, Thierry, tout à fait. . .
    Ce choix ne semble pas anodin, en effet. Il y a des politiciens plus forts, plus roués que les autres. Et il en faut un pour brader définitivement ce qui reste de Défense Nationale. Oh on gardera les bastions de la CGT, dans les arsenaux et usines d'armement, sinon le Port de Marseille sera à nouveau bloqué, même si on n'y produira plus rien, ou des daubes à fourguer dans le Tiers-monde. On pourra ainsi récupérer des parts de budget destinées aux deux tonneaux des Danaïdes (Sécu et transferts sociaux, et Éducation Nat)pour prolonger l'agonie des finances de l'État. C'est aussi la fin d'une histoire: depuis deux siècles, la République maçonnique avait persuadé les Français d'être un peuple nationaliste et guerrier. Mais les massacres de 14-18 en particulier ont refroidi cet enthousiasme nouveau, et la propagande du komintern, destinée à faire de nos pays des proies faciles pour l'internationalisme soviétique a été très bien relayée par nos intellos et artistes, et à leur suite nos médias et profs. Le drapeau compissé, la Marseillaise huée par des allogènes sont symptomatiques. Debré et Chirac ont sapé ce qui restait une grosse institution, en partie par démagogie. Juppé va être chargé de finir le boulot.

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  2. Indubitablement, Alain Juppé présente toutes les compétences pour s'occuper de la Défense, comme il avait, en matière économique, les compétences exceptionnelles conférées par sa formation. Ce qui se prouve avec cette martiale citation concernant l'emploi, que j'avais déjà postée sur deux autres blogs, mais qui mérite d'être lue et relue, pour bien se pénétrer du fait que l'économie, ça n'est somme toute qu'une affaire de commandement, de pilotage, de coordination, de réunion de comités, de convocations sans délai. Economie, discipline militaire, gestion bureaucratique, tout ça, c'est du pareil au même, non ?

    "L'État doit tout d'abord être le catalyseur des énergies de la nation.
    Pour qu'il joue pleinement ce rôle, j'ai notamment décidé la création d'un comité interministériel pour le développement de l'emploi qui sera animé par le secrétaire d'État pour l'emploi directement placé auprès de moi.
    Ce comité réunira l'ensemble des ministères concernés et, au premier chef, celui du Travail, du Dialogue social et de la Participation et celui du Développement économique et du Plan.
    Il aura une triple fonction :
    - Coordonner et animer les réflexions et propositions des différentes administrations sur l'emploi.
    - Mettre en oeuvre la nouvelle procédure d'étude d'impact sur l'emploi, préalable à toute décision gouvernementale.
    - Coordonner les comités départementaux et régionaux de l'emploi et de la formation professionnelle de façon à prendre en compte les initiatives venues du terrain.
    J'ai réuni hier après-midi les préfets pour leur demander de convoquer, sans délai, ces comités et de désigner auprès d'eux un "Commissaire pour l'emploi" chargé d'organiser la mobilisation de tous les partenaires locaux."
    Alain Juppé, Déclaration à l'Assemblée nationale, 23 mai 1995, six jours après sa nomination comme Premier ministre

    Edith Cresson avait également "mobilisé les préfets" en 1992, et de même François Fillon en 2008 sur le "plan de relance". L'Etat-catalyseur de Juppé n'est autre que l'"Etat stratège" du pré-programme socialiste de novembre 2010 (Egalité réelle).

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  3. La droite bonapartiste a glissé de l'étatisme au socialisme. La fausse droite est pire que la vraie gauche : elle présente une fausse alternative alors qu'elle passe son temps à donner des gages (toujours insuffisants, évidemment) à la bien-pensance. Elle alimente ainsi le désespoir des nombreux non-socialistes.

    La France est une démocratie non-représentative.

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  4. On ne peut qu'être d'accord avec vous, et votre dernier commentaire est on ne peut plus pertinent. En effet, l'ami Juppé s'est efforcé de revêtir depuis son retour du Quebec les habits nobles de la bien pensance, ventant ici le progressisme écologique nécessaire, vilipendant là les rétrogrades catholiques, et soutenant par dessus tout le pouvoir sans cesse accru des élus locaux, seul garde-fou contre les tentations trop libérales.
    Quelle idée de promouvoir cet homme qui ne représente rien que ses ambitions et son amertume.

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  5. Alain Juppé va être chargé, au moins théoriquement, de la défense de la France. Sa candeur à l'égard de Tareq Oubrou fait donc problème, au moins pour moi. En deux mots, voir par exemple "Ces maires qui courtisent l'islamisme", bref article de Pacome, sur "Expression Libre", le blog de LOmiG, 12 octobre 2010.

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  6. Technocrate, socialiste, borné, islamophile, dénationalisé et, ce qui est le plus terrifiant car une décision d'abandon serait irréversible, hostile à l'arme nucléaire (alors qu'il s'agit de l'ultime rempart de la France), on peut difficilement dresser un portrait plus effrayant d'un ministre de la défense.

    Je préfère un dilettante qui ne touche à rien à un agité qui met son énergie à détruire.

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  7. Effectivement Juppé est le meilleur d'entre-eux .... c'est dire.

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  8. Hahaha, édifiant, Curmudgeon... "Un commissaire pour l'emploi"... C'est Tintin au pays des Soviets, mais en couleurs et en haut débit.

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  9. 1/2


    Moi aussi, j'aime beaucoup le texte de Juppé, qui ressemble à 100 millions d'autres textes, parce qu'il est symbolique. Il devrait être appris par cœur dans les écoles. Juppé n'est pas du tout un imbécile, ni un homme de mauvaise volonté. Mais il a été formé pour fonctionner dans un système aux origines anciennes où ses Bureaux lui ont pondu la prose la plus "naturelle", où les phrases s'enchaînent sans heurt parce que ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et qu'il est impensable de concevoir autre chose.

    1) On se persuade qu'il suffit de parler pour que l'action suive automatiquement. Alors on empile une législation très inégalement appliquée (à supposer que les décrets d'application soient pris). Comme à Athènes il y a 25 siècles, la rhétorique mésusée, le "brillant", tiennent ainsi une place énorme dans la formation et l'activité journalière des grands commis de l'Etat, des experts et des politiques (et aussi de leurs observateurs des médias). Caricature représentative : Dominique Galouzeau de Villepin.

    2) On croit en toute bonne foi que les actions doivent être "impulsées" depuis les Hauteurs, car la société est naturellement stratifiée en castes aux qualités très différenciées, la Populace étant niaiseuse et ignare ("Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu", Voltaire, lettre à Damilaville, 1er avril 1766), soumise aux tempêtes des mauvaises passions, et d'une honnêteté approximative. Elle doit être fermement guidée par les Brahmanes, lesquels maîtrisent les rituels qui contraignent les Dieux. Les individus dangereux constituant la Populace risquent d'interagir sans le contrôle de Ceux-qui-savent, et alors on aboutit à cette chose horrible, théorisée par les philosophes écossais du XVIIIème siècle, un système auto-organisé. Outre que les transactions privées, mues par les bas intérêts et l'appât du gain, sont intrinsèquement peccamineuses. Pour l'anecdote, vous noterez le caractère suspect de cet autre système auto-organisé qu'est la langue française, et c'est pourquoi une Académie a été établie pour (jargonnons en novlangue) la "réguler" selon les canons de la bonne "gouvernance" (l'effet est fictif, mais peu importe, les aspirations sont nobles).

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  10. 2/2

    3) La bonne manière de procéder à ce guidage est de construire un Etat cyclopéen, qui, pour bien concevoir, planifier, régenter, vérifier, ne se satisfait pas de sa masse corporelle propre et de son Œil impitoyable, mais qui se munit d'une infinité d'acolytes, de comités de toutes bigarrures (voir par exemple l'article récent de Michel de Poncns sur les Comités Théodule, équivalents, il faut le reconnaître, des "quangos" britanniques, tant la maladie s'est répandue). 4) L'Etat en question doit commander à l'économie, "réguler" le marché, et même s'occuper de la vie privée des prétendus "citoyens", en fait sujets (voir le délicieux site anglais sur les exploits de l'Etat-Nounou et de ses imitateurs locaux ou privés, Nanny Knows Best, nos voisins s'étant corrompus à grande vitesse). La grande majorité des Modernes, spécialement Français, marinent dans cette saumure intellectuelle, devenue son milieu naturel. L'idée qu'une séparation entre le Palais et le Marché serait mutuellement bénéfique est aussi impensable que l'idée de séparation de l'Eglise et de l'Etat dans une monarchie européenne vers 1650, ou l'idée de l'infamie de l'esclavage pour Aristote, ou l'idée qu'une femme hindoue vaut plus que le trentième d'un homme musulman dans la loi charia-esque de l'actuelle Arabie saoudite.

    Dans cette société au larbinisme généralisé, les institutions privées s'empressent d'imiter cet Etat. Exemple : les banques accablent actuellement tous leurs clients de demandes inquisitoriales visant à satisfaire aux exigences d'identification dans le cadre de la lutte contre... le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Le boulanger, la caissière, l'horticulteur, le soudeur, la vendeuse de chocolats, le policier, la danseuse nue, le fabricant de lavabos, le conducteur de bus, la puéricultrice, le cuisinier de cantine, tous portés au crime et à l'insurrection, suspects par le fait même qu'ils existent, et donc déjà dans le collimateur de TRACFIN, doivent fournir dans les meilleurs délais toute une série de documents prouvant qu'ils sont qui ils sont, qu'ils habitent là où ils habitent, qu'ils osent garder par-devers eux quelques biens échappant au Grand sovkhoze, faute de quoi la banque risque, triste extrémité, d'en arriver à les exclure de ses services.

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