mardi, février 07, 2012

Sur le radeau, qui va-t-on manger ?

Notre société fait naufrage.

Cette décadence est particulièrement visible dans les domaines de l'intellect et de la morale.

On n'en finirait pas de dresser la liste des insultes de notre temps à l'intelligence : l'histoire réduite aux zeures-les-plus-sombres (1), la politique réduite aux slogans publicitaires, l'économie vue à travers le filtre de la jalousie, la culture de l'excuse, le cosmopolitisme (2), l'abrutissement télévisuel, la forclusion du père, le narcissisme pathologique, le renoncement à l'éducation, l'art contemporain de merde ...

Bref, les carottes sont cuites.

Comme il est de tradition lors des naufrages, le radeau ne pourra accueillir tout le monde et il faudra manger le mousse lorsque les vivres viendront à manquer.

Nous avons pris de l'avance : manger les jeunes, nous y sommes déjà depuis un certain temps. Les vieux verrouillent le système : les jeunes payent pour une retraite des vieux à laquelle eux-mêmes n'auront pas droit, ils subissent un chomage et une précarité qui garantissent la sécurité de l'emploi aux installés, ils sont matraqués par des prix immobiliers qui favorisent les vieux propriétaires ...

La bataille pour avoir une place sur le radeau ne fait cependant que commencer. Les fonctionnaires ont une longueur d'avance parce que la police, la justice et le fisc sont de leur coté. Mais cette guerre est loin d'être terminée.



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(1) : Hannah Arendt avait mis en garde contre l'obsession du judéocide. Elle n'a pas été entendue.

Ca finit par donner lieu à des propos grotesques, comme ce député apparenté PS de Martinique qui a évoqué les "camps de concentration" et le "régime nazi" à propos de Claude Guéant soutenant, sur un mode mineur, la supériorité de notre civilisation. C'est à pleurer de honte : ça, député ?


(2) : d'après Aristote, le cosmopolitisme est une maladie.

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