mardi, octobre 23, 2012

L'affaire Jimmy Savile : c'était bon tant que ça a duré

L'affaire Jimmy Savile est un vrai délice pour un mal-pensant anti-festiviste comme moi.

Jimmy était un animateur de télévision vulgaire à souhait (un Delarue britannique), donc très populaire, décédé il y a un an.

Il touchait toutes les cases à dix mille francs du Monopoly des fausses idoles contemporaines : issu de milieu populaire, anobli, millionnaire, débauché et le revendiquant, donateur tapageur à des associations caritatives. Les prêtres journalo-festivistes le qualifiaient de "saint laïque".

Son décès a donné lieu à la cataracte lacrymale habituelle depuis le décès d'une autre fausse valeur, la princesse Diana. "Jimmy, on t'aime", camions de fleurs déversés devant le domicile du défunt, présentateurs à la mine de circonstance, vedettes faisant part de leur extrême émotion, pays quasi-à l'arrêt le jour des funérailles quasi-nationales et des heures et des heures d'hommage narcissique, où des gens de la télé s'extasient de constater à quel point les gens de la télé sont formidables. Inutile que j'insiste, vous connaissez.

Comble de la vulgarité, l'épitaphe : "C'était bon tant que ça a duré".

Je pourrais gloser sur la vacuité et le nihilisme de cette épitaphe, mais ce n'est pas le plus comique de l'affaire. Cela aurait pu s'arrêter à cette épitaphe de merde, c'eut été dommage dans une optique d'édification des foules. Car voici la suite.

Voilà t-y pas qu'on apprend il y a quelques semaines que le "saint laïque" était un pédophile vorace qui a fait des dizaines, voire des centaines, de victimes.  Ne reculant pas devant les petits plaisirs faciles, il profitait des pensionnaires des asiles et des hôpitaux qu'il subventionnait. Le tout couvert, avant et après sa mort, par la BBC.

Enorme scandale. Et l'on s'empresse de bruler ce qu'on avait adoré, avec la même hystérie et le même panurgisme. On n'a rien appris.

L'épitaphe, "c'était bon tant que ça a duré", devient du coup beaucoup plus épicée et prend l'allure d'un joli bras d'honneur à la société.

Et la famille a remis une couche de vulgarité. Imaginez la scène : le démontage de la pierre tombale, de nuit, sous protection de la police. C'est regrettable : cette pierre tombale aurait pu rester un symbole, un avertissement contre les engouements médiatiques et les fausses idoles festivistes.

Mais vous savez ce que c'est : les foules n'apprennent jamais rien et les festivistes adorent effacer le passé qui les dérange.

Qu'est-ce que je me marre ... C'est bon tant que ça dure.


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