samedi, août 17, 2013

Minorité agissante contre majorité amorphe : le problème de la cristallisation de l'opposition

La situation actuelle n'est pas sans rappeler la révolution française.

Une minorité agissante a en mains le pouvoir, conquis par la pression des clubs (on dirait aujourd'hui des lobbies et des medias) et le garde. L'opposition, majoritaire, n'arrive pas à traduire sa masse par un renversement du gouvernement.

C'est toujours la même histoire : les modérés sont sympathiques mais ils manquent d'initiative, n'ont guère le sens politique, ne consacrent pas leur vie à la politique, sont divisés, n'ont pas de relais institutionnels, ne savent pas saisir  aux cheveux l'occasion qui passe (1) et, pire que tout, ils sont modérés.

Inversement, les fanatiques savent s'unir momentanément contre un ennemi commun et ils n'hésitent pas. Le fond est toujours le même : ils gardent le pouvoir en n'ayant aucun scrupule face à des gens qui en ont.

La réaction thermidorienne ne fut pas une victoire des modérés sur les fanatiques mais une division des fanatiques. Et ils trouvèrent Bonaparte pour empêcher le retour des royalistes, qui avaient la faveur des modérés.

On peut conter l'histoire de la révolution française comme la victoire de fanatiques sur les modérés.

Les modérés ont mis cinquante ans à s'en remettre (par commodité, je prends 1848 comme date charnière du retour des modérés au pouvoir) et la plupart des destructions et des acquis des fanatiques furent irréversibles.

Tout cela n'incite guère à l'optimisme concernant l'avenir de la France de 2013.

Je ne peux que reprendre le billet Le Feld maréchal Von Bonaparte :

«Tant que le principe monarchique était préservé, il pouvait arriver malheur aux Français, mais pas à la France (Jeanne d'Arc avait bien compris la force de continuité et de stabilité du principe monarchique). Depuis que quelques têtes chaudes et la trop grande mollesse d'un roi ont changé cela, le principe est inversé : il peut arriver que les Français soient heureux, mais la France est condamnée au malheur et à l'instabilité».

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(1) : j'ai encore en travers de la gorge le refus de prendre d'assaut les Champs-Elysées de la Manif Pour Tous.

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