samedi, avril 12, 2014

Les Français sont prêts aux réformes ? Laissez moi rire !

J'entends souvent «Les Français sont prêts aux réformes, ce sont les politiques qui ne le sont pas». Il m'est arrivé, dans des moments d'égarement, de tenir aussi ce discours.

Un intervenant de BFM a fort bien résumé la situation.

Les Français sont prêts aux réformes mais pas les mêmes : la moitié veut plus d'Etat et plus d'impôts (pour les autres), l'autre moitié veut moins d'Etat et moins d'impôts (et j'ai peur que ces deux moitiés ne soient pas égales). Tous sont unanimes pour penser que les réformes ne devraient pas tomber sur eux (certains avec plus de motifs que d'autres).

Etre prêt aux réformes, surtout chez les autres, ce n'est pas être prêt aux réformes. Etre prêt aux réformes, c'est l'être pour tout le monde, y compris soi.

Bien sûr, il ne faut pas être bête : tout en France n'a pas un égal besoin de réformes. Diluer les réformes, les étendre à tous sans discernement, c'est aussi un moyen de ne pas réformer.

La priorité des priorité, c'est l'Etat et tout ce qui tourne autour, le «social» et compagnie.

Je désespère des Français : je pense que nous ne sommes pas assez intelligents pour faire de nous-mêmes ce qu'il faut pour notre pays, il faudra des chocs extérieurs pour nous faire bouger (et il n'est même pas sûr que cela soit dans le bon sens). Chaque fois depuis trente ans que les Français ont eu le choix entre l'effort et le laisser-aller, ils ont choisi le laisser-aller.

Je dis souvent que la France est dans un déclin de long terme à l'espagnole, mais le contre-exemple argentin est peut-être meilleur : un pays qui a des atouts, qui fut grand, mais qui, à force de mal-gouvernance, de choix chaque fois démagogiques et désastreux, glisse vers le tiers-monde.

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